Au côté de Reda Kateb, Thierry Ardisson, Manuel Valls ou encore Jean-François Piège, Jean Michel Jarre fait partie des lauréats 2015 des Hommes de l'année du magazine GQ. Son prix lui a été remis au Shangri-La Hotel à Paris, lundi 25 janvier 2016. Selon nos confrères, distinguer l'un des pionniers des musiques électroniques, l'année où il revient avec un nouvel album après huit ans de silence, était une évidence : "Dans la catégorie Musicien de l'année, GQ a sacré des gens aussi différents que Justice, Daft Punk ou Sébastien Tellier... Et s'ils ont un point commun, c'est sans doute ce qu'ils doivent à Jean-Michel Jarre." CQFD !
Au Shangri-La, il y avait foule et même une Femme de l'année, selon GQ : l'incontournable Camille Cottin, qui a cartonné au cinéma dans Conasse, princesse des coeurs (plus de 1 million d'entrées) avant de s'imposer comme une actrice aussi démente que touchante dans la série Dix pour Cent, sur France 2. De Damon Albarn, leader de Blur et Gorillaz, à Nikolaj Coster-Waldau (Game of Thrones), sacré dans la catégorie star internationale (série), en passant par l'écrivain Simon Liberati (pour son roman-déclaration d'amour Eva) ou le pilote Sébastien Ogier, GQ a donc récompensé celui qui n'a pas seulement exploré une autre manière de composer, mais aussi popularisé les musiques électroniques en France.
En octobre 2015, huit ans après Téo et Téa son dernier album, Jarre publiait le colossal Electronica 1: The Time Machine. Colossal car l'idée de départ était d'explorer le plus grand nombre de facettes de la musique électronique au côté d'invités de marque : "Electronica est un projet fondé sur l'idée de réunir autour de moi des artistes, des musiciens liés directement ou indirectement à la scène électronique, recouvrant quatre décennies - au fond, depuis que j'ai commencé à faire de la musique électronique moi-même. Aujourd'hui, la musique électronique est partout, il n'y a plus de barrière entre les genres, expliquait le musicien, qui s'est donc entouré pour l'occasion de talents aussi différents que John Carpenter, Moby, Air et Boys Noize. Electronica est né d'une envie que j'avais de collaborer avec certains artistes. J'ai eu la surprise de voir que tout le monde accepte mon invitation. J'ai donc composé en fonction de l'univers de chaque artiste, tout en laissant suffisamment d'espace pour qu'ils puissent s'exprimer à leur tour. Je souhaitais en effet marier nos ADN de la manière la plus équilibrée possible. Il ne s'agit pas de simples featurings, derrière chaque collaboration il y a une raison en termes de musique, de son et en termes d'inspiration. C'est ce qui fait l'essence même d'Electronica."
Jean Michel Jarre n'en a pas fini, puisqu'un deuxième volume est attendu au printemps. Selon GQ, on y retrouvera d'autres invités, comme le pionnier italien Giorgio Moroder (présent au côté de Daft Punk en 2013 et auteur cette année d'un album très pop), mais aussi les chanteurs Sébastien Tellier, avec qui Jarre a posé durant la soirée GQ, et Christophe. Cette collaboration avec ce dernier marque des retrouvailles : c'est en effet à Jean Michel Jarre que l'on doit les paroles de Les Mots bleus et Les Paradis perdus, chantés au début des années 1970 par Christophe.