Jean-Pierre Bacri© Abaca
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En interview, Jean-Pierre Bacri n'y va pas par quatre chemins. L'acteur et scénariste français répond à tout, avec franchise, sans rien enrober et avec son bagout de râleur bien connu. On le voit bougon, certes, il ne s'en défend pas, mais son discours a un intérêt qui vaut bien quelques ronchonneries. A l'affiche du film Avant l'aube, il partage ses réflexions, ses opinions et ses agacements.
Le retour des "Jabac"
Depuis les années 1980, le nom de Jean-Pierre Bacri est associé à un autre : celui d'Agnès Jaoui, actrice, scénariste, réalisatrice et chanteuse. Ensemble - on les surnommait les Jabac -, ils ont signé les histoires de pépites du cinéma français, comme Smoking/No smoking, Un air de famille et On connaît la chanson.
Leur dernier travail commun, Parlez-moi de la pluie avec également Jamel Debbouze et qu'Agnès a réalisé, n'a pas rencontré le succès escompté. Depuis on attend une nouvelle collaboration : "On est à deux doigts de finir [d'écrire]. On jouera dedans tous les deux. On s'est beaucoup amusés. On espère tourner à la fin de l'année. Il y a un titre de travail, Au bout du conte. Comme après Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants...", lit-on dans Le Figaro. Selon Le Parisien, ce sera "un film sur les croyances au sens large". La réalisation, il n'y songe pas néanmoins, se disant trop paresseux dans Le Figaro.
Bacri, un narcissique à l'envers
Jean-Pierre Bacri est arrivé un peu par hasard dans le monde de la comédie : "J'ai dragouillé une fille. Elle m'a dit : Non, pas ce soir, je vais au cours Simon. J'ai insisté : Je peux venir ? J'y suis allé, et j'ai immédiatement découvert mon kif." Au cinéma, il donne sa première réplique à Alain Delon dans Le Toubib : "Delon était très sympa, très accessible", précise-t-il à Première.
Avant l'aube signe le retour de Jean-Pierre Bacri au cinéma, dernièrement vu en 2009 dans Adieu Gary. Quand il parle de son travail d'acteur, il ne se fait pas de cadeau dans Le Figaro : "Pour dire la vérité, je ne vois pas toujours le film fini. Je ne suis pas très fan de moi. C'est une sorte de narcissisme à l'envers. Je m'attends à voir Cary Grant et je ne vois que moi : je suis toujours déçu."
Quant à ses rôles, il se moque du fait que les gens pensent qu'il ne peut pas jouer autre chose que les personnages bourrus : "Je me passe très bien des gens qui croient que je ne peux pas jouer tel personnage," dit-il au Parisien. Il y a également des rôles qu'il n'aime pas jouer : "L'amoureux transi, je ne supporte pas. Les scène damour, je n'aime pas non plus. Enfin, embrasser, je peux, mais je refuse de me foutre au pieu. Mais bon, on va me le demander un peu moins, quand même..."
Dans Mes meilleurs copains, film culte de Jean-Marie Poiré, il joue un homo qui, dans une scène, devait servir du vin et faire des pas de danse. Il raconte ce moment "d'exhibition" dans Première : "Pour moi, les scènes où on s'exhibe sont toujours un peu compliquées à jouer. Je l'ai fait, mais [...] j'étais le mec coincé qui n'osait pas. Poiré a ponté ça du doigt devant tout le monde et mon amour-propre en a pris un coup. Je ne pouvais pas le laisser me parler comme ça."
Les valeurs de Bacri
Dans son dernier film, il joue un hôtelier qui devient un salaud malgré lui pour protéger son fils. Jean-Pierre Bacri explique au Figaro en quoi il ne partage pas ce genre de comportement, celui de faire des choses illégales pour protéger sa famille : "Ce n'est pas du tout mon cas. Mon fils, ou mon frère, je lui fais confiance pour être juste. Mais s'il ne l'est pas, il est hors de question que je le protège."
La paternité n'est pas non plus une chose qu'il possède en commun avec son personnage : "Je m'en trouve plutôt pas mal. Il y a une espèce de fausse pertinence à dire que les gens font des enfants par égoïsme. Moi, je suis 100 fois plus égoïste qu'eux. C'est peut-être lié à de très lointaines frustrations. Je n'en sais rien. Il faudrait que je me fasse psychanalyser...", raconte-t-il au Parisien.
Homme qui s'affirme de gauche, il répond ainsi aux critiques : "Bobo, comme le mot gauche caviar, me fait bondir un peu. J'espère que j'ai le droit d'être de gauche, tout en ayant de l'argent. Ce communautarisme à l'envers, ça me débecte." Il l'affirme aussi dans Première : "Je suis le contraire d'un communautariste."
Les vannes de Bacri
Jean-Pierre Bacri a un humour toujours aussi efficace. D'ailleurs, son potentiel comique a été particulièrement bien exploité dans Didier d'Alain Chabat : "C'est le meilleur tournage de ma vie en termes de fous rires," raconte-t-il dans Première.
Dans Le Figaro, Jean-Pierre Bacri ne manque pas de lancer quelques piques à des choses qu'on vante un peu trop à son goût : Another Year, dernier long métrage de Mike Leigh très bien accueilli par la critique : "Je me suis emmerdé comme un rat mort", dit Bacri.
Quant aux César, dont la dernière cérémonie s'est déroulée le 25 février, il a passif généreux de lauréat : il a remporte les trophées avec Agnès Jaoui pour le scénario de Smoking / No Smoking, Un air de famille, On connaît la chanson et Le Goût des autres. Enfin, il a obtenu le César du meilleur acteur dans un second rôle pour On connaît la chanson. Ça en fait des prix ! Mais lorsqu'on lui demande ce qu'il pense de la soirée des César qui s'est déroulée le 25 février, il déclare au Figaro qu'il n'a pas regardé la cérémonie et demande : "C'est toujours aussi ennuyeux ?"
Avant l'aube de Raphaël Jacoulot, avec aussi Vincent Rottiers, Sylvie Testud et Ludmila Mikaël, au cinéma dès ce 2 mars. Retrouvez ci-dessus la bande-annonce.
Samya Yakoubaly
Le retour des "Jabac"
Depuis les années 1980, le nom de Jean-Pierre Bacri est associé à un autre : celui d'Agnès Jaoui, actrice, scénariste, réalisatrice et chanteuse. Ensemble - on les surnommait les Jabac -, ils ont signé les histoires de pépites du cinéma français, comme Smoking/No smoking, Un air de famille et On connaît la chanson.
Leur dernier travail commun, Parlez-moi de la pluie avec également Jamel Debbouze et qu'Agnès a réalisé, n'a pas rencontré le succès escompté. Depuis on attend une nouvelle collaboration : "On est à deux doigts de finir [d'écrire]. On jouera dedans tous les deux. On s'est beaucoup amusés. On espère tourner à la fin de l'année. Il y a un titre de travail, Au bout du conte. Comme après Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants...", lit-on dans Le Figaro. Selon Le Parisien, ce sera "un film sur les croyances au sens large". La réalisation, il n'y songe pas néanmoins, se disant trop paresseux dans Le Figaro.
Bacri, un narcissique à l'envers
Jean-Pierre Bacri est arrivé un peu par hasard dans le monde de la comédie : "J'ai dragouillé une fille. Elle m'a dit : Non, pas ce soir, je vais au cours Simon. J'ai insisté : Je peux venir ? J'y suis allé, et j'ai immédiatement découvert mon kif." Au cinéma, il donne sa première réplique à Alain Delon dans Le Toubib : "Delon était très sympa, très accessible", précise-t-il à Première.
Avant l'aube signe le retour de Jean-Pierre Bacri au cinéma, dernièrement vu en 2009 dans Adieu Gary. Quand il parle de son travail d'acteur, il ne se fait pas de cadeau dans Le Figaro : "Pour dire la vérité, je ne vois pas toujours le film fini. Je ne suis pas très fan de moi. C'est une sorte de narcissisme à l'envers. Je m'attends à voir Cary Grant et je ne vois que moi : je suis toujours déçu."
Quant à ses rôles, il se moque du fait que les gens pensent qu'il ne peut pas jouer autre chose que les personnages bourrus : "Je me passe très bien des gens qui croient que je ne peux pas jouer tel personnage," dit-il au Parisien. Il y a également des rôles qu'il n'aime pas jouer : "L'amoureux transi, je ne supporte pas. Les scène damour, je n'aime pas non plus. Enfin, embrasser, je peux, mais je refuse de me foutre au pieu. Mais bon, on va me le demander un peu moins, quand même..."
Dans Mes meilleurs copains, film culte de Jean-Marie Poiré, il joue un homo qui, dans une scène, devait servir du vin et faire des pas de danse. Il raconte ce moment "d'exhibition" dans Première : "Pour moi, les scènes où on s'exhibe sont toujours un peu compliquées à jouer. Je l'ai fait, mais [...] j'étais le mec coincé qui n'osait pas. Poiré a ponté ça du doigt devant tout le monde et mon amour-propre en a pris un coup. Je ne pouvais pas le laisser me parler comme ça."
Les valeurs de Bacri
Dans son dernier film, il joue un hôtelier qui devient un salaud malgré lui pour protéger son fils. Jean-Pierre Bacri explique au Figaro en quoi il ne partage pas ce genre de comportement, celui de faire des choses illégales pour protéger sa famille : "Ce n'est pas du tout mon cas. Mon fils, ou mon frère, je lui fais confiance pour être juste. Mais s'il ne l'est pas, il est hors de question que je le protège."
La paternité n'est pas non plus une chose qu'il possède en commun avec son personnage : "Je m'en trouve plutôt pas mal. Il y a une espèce de fausse pertinence à dire que les gens font des enfants par égoïsme. Moi, je suis 100 fois plus égoïste qu'eux. C'est peut-être lié à de très lointaines frustrations. Je n'en sais rien. Il faudrait que je me fasse psychanalyser...", raconte-t-il au Parisien.
Homme qui s'affirme de gauche, il répond ainsi aux critiques : "Bobo, comme le mot gauche caviar, me fait bondir un peu. J'espère que j'ai le droit d'être de gauche, tout en ayant de l'argent. Ce communautarisme à l'envers, ça me débecte." Il l'affirme aussi dans Première : "Je suis le contraire d'un communautariste."
Les vannes de Bacri
Jean-Pierre Bacri a un humour toujours aussi efficace. D'ailleurs, son potentiel comique a été particulièrement bien exploité dans Didier d'Alain Chabat : "C'est le meilleur tournage de ma vie en termes de fous rires," raconte-t-il dans Première.
Dans Le Figaro, Jean-Pierre Bacri ne manque pas de lancer quelques piques à des choses qu'on vante un peu trop à son goût : Another Year, dernier long métrage de Mike Leigh très bien accueilli par la critique : "Je me suis emmerdé comme un rat mort", dit Bacri.
Quant aux César, dont la dernière cérémonie s'est déroulée le 25 février, il a passif généreux de lauréat : il a remporte les trophées avec Agnès Jaoui pour le scénario de Smoking / No Smoking, Un air de famille, On connaît la chanson et Le Goût des autres. Enfin, il a obtenu le César du meilleur acteur dans un second rôle pour On connaît la chanson. Ça en fait des prix ! Mais lorsqu'on lui demande ce qu'il pense de la soirée des César qui s'est déroulée le 25 février, il déclare au Figaro qu'il n'a pas regardé la cérémonie et demande : "C'est toujours aussi ennuyeux ?"
Avant l'aube de Raphaël Jacoulot, avec aussi Vincent Rottiers, Sylvie Testud et Ludmila Mikaël, au cinéma dès ce 2 mars. Retrouvez ci-dessus la bande-annonce.
Samya Yakoubaly