Le 7 janvier dernier, le dessinateur Charb était tué en même temps que onze autres membres de la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, tous morts sous les balles des frères Kouachi. Un drame pour Jeannette Bougrab qui a perdu son compagnon (la famille du caricaturiste nie toutefois cette relation). Après avoir largement témoigné de son émotion en dévoilant par exemple à la télévision américaine des photos et vidéos privées, montrant le caricaturiste à ses côtés et auprès de sa fille adoptive May, l'ancienne secrétaire d'État à la Jeunesse et à la Vie associative sous la présidence de Nicolas Sarkozy s'apprête à quitter la France pour la Finlande où l'attend un poste d'attachée culturelle à l'ambassade. Le magazine Paris Match l'a rencontrée, quatre mois après la mort de Charb et quelques jours avant la sortie de son livre, Maudite (Ed Albin Michel), un témoignage intime et poignant de son histoire d'amour.
Le 7 janvier, la vie de la femme politique s'est écroulée lorsqu'elle a appris la mort de Charb. Comme le révèle le célèbre magazine qui s'est procuré son livre, Jeannette Bougrab écrit qu'elle a été désespérée au point de plus pouvoir se relever et d'avoir même tenté de mettre fin à ses jours. "C'est le Val de Grâce qui m'a sauvée, ainsi que mon ami Patrick Besson", précise-t-elle lors de l'interview. C'est également grâce à l'écrivain qu'elle avait rencontré le dessinateur. Au moment justement où l'on diagnostiquait chez sa mère un cancer du pancréas. "Bien sûr, tu l'as ton chéri, c'est moi, je suis ton mec. Je veux la rencontrer", lui aurait déclaré Charb qui, selon son récit, se serait même installé chez elle afin de la soutenir.
Face à la famille du défunt qui dément "formellement leur engagement relationnel", Jeannette Bougrab a fait consigner chez un huissier sa correspondance avec le caricaturiste, plusieurs SMS et des dessins qu'il a réalisés pour May. Car pour elle, prouver leur amour "sincère et profond" est plus important que tout.
Encore marquée par cette journée du 7 janvier, Jeannette Bougrab est toujours hantée par le fait de ne pas avoir répondu au SMS que son compagnon lui avait envoyé trois heures avant sa mort. À la question, que lui auriez-vous dit ?, elle répond : "Mon amour, je t'aime."
L'intégralité de l'interview de Jeannette Bougrab sera révélée dans la version papier de Paris Match le 14 mai prochain.