Le Figaro Magazine dévoilait vendredi des extraits de Maudite (Ed. Albin Michel), ouvrage de Jeannette Bougrab qui sortira la 13 mai prochain. Dans ses pages, elle évoque sa relation avec Charb - Stéphane Charbonnier -, dessinateur et directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, assassiné le 7 janvier dernier. Elle règle ses comptes avec ses détracteurs et révèle qu'elle souhaitait quitter la France avec le caricaturiste.
Même si la famille de Charb a démenti "formellement l'engagement relationnel" entre le dessinateur et la femme politique, elle continue de crier son amour et fait de sacrées révélations dans son livre. Jeannette Bougrab qui, peu de temps après la tuerie, avait tenté de prouver son histoire d'amour en affichant à la télévision américaine des photos et vidéos privées montrant le caricaturiste à ses côtés et auprès de sa fille adoptive May, écrit notamment qu'elle souhaitait fuir avec lui.
Menacé de mort depuis des années à cause des caricatures de Mahomet publiées dans Charlie Hebdo, le directeur de la rédaction bénéficiait d'une protection rapprochée et savait que sa vie était en danger. Jeannette Bougrab explique avoir senti que quelque chose de terrible allait se produire. Pire, elle a proposé à son amoureux de partir loin, bien avant les attentats : "De manière égoïste, ayant trouvé l'homme du reste de ma vie, je l'ai supplié de quitter la France avec moi. Je lui disais que nous pourrions vivre au Canada ou en Nouvelle-Zélande. J'étais convaincue d'une catastrophe imminente sans pouvoir en dessiner les traits. Je ne me trompais pas", déclare-t-elle. Plus loin, elle ajoute : "Je n'imaginais pas que [cette catastrophe] m'arracherait aussi brutalement celui que j'avais mis une vie à rencontrer et que je voulais aimer le restant de mes jours."
La quadragénaire ne fait preuve d'aucune compassion envers ceux qui tenteraient d'excuser le geste des frères Kouachi. "Pour moi, il n'est d'autre blasphème que la violence, elle ne cesse de progresser et j'entends que certains trouvent encore des excuses aux auteurs de ces actes ! Le titre d'un article sur le site de RFI n'était-il pas : 'L'enfance malheureuse des frères Kouachi ?'", écrit-elle.
Disant vivre "un enfer", Jeannette Bougrab espère que la mort de Charb n'aura pas servi à rien. Elle souhaite, peut-être grâce à son livre, donner un semblant "de feuille de route" afin que le pire ne se reproduise pas.