Jeannie Longo, ou plutôt ses avocats, ont enfin pu s'expliquer devant la commission de discipline de la Fédération Française de Cyclisme. Ces derniers ont avancé des arguments solides visant à blanchir la multiple championne de France d'une suspicion de dopage.
L'affaire avait débuté lorsque le quotidien l'Équipe avait révélé que la légendaire cycliste de 52 ans avait failli aux règles de lutte anti-dopage de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Jeannie Longo avait en effet failli par trois fois aux règles de localisation qui imposent à tout champion suivi par l'AFLD de donner quotidiennement ses lieux de résidence.
L'AFLD avait donc saisi la commission de discipline qui entendait mardi 8 novembre les avocats de Jeannie Longo, Mes Pierre Albert et Bruno Ravaz, lesquels ont démontré "l'illégalité" et "la partialité" de la procédure comme le rapporte le Parisien. Au bout de deux heures et vingt minutes, le président de la commission Michel Lefort a mis un terme à l'audition au cours de laquelle les deux hommes se sont montrés "très explicites" selon lui.
La défense des avocats de Jeannie Longo, dont le mari lui aussi mis en cause dans une affaire de dopage a vu sa suspension levée récemment ont appuyé leur argumentaire sur un mémoire "de 34 pages de fautes de l'AFLD". "Je suis stupéfait de la légèreté avec laquelle tout cela a été fait. C'est impensable qu'une institution respecte aussi peu la loi et ses propres textes" souligne Me Pierre Albert.
Les avocats ont ainsi mis en avant le fait que Jeannie Longo, très touchée par cette affaire, ne faisait plus partie de la fameuse liste des athlètes suivis au moment des faits qui lui sont reprochés. "Les infractions présumées de Jeannie Longo ont été commises entre le 11 juin 2009 et le 30 juin 2011. Or la loi du 14 avril 2010 stipule que sont tenus aux obligations de localisation les sportifs désignés pour une année. Jeannie Longo a été inscrite dans le groupe cible le 14 mars 2008. A cette date (du 14 avril 2010) Jeannie Longo avait été désignée depuis deux ans et deux mois et plus jamais ensuite", ont ainsi avancé les défenseurs. L'athlète, qui n'a pas souhaité participer aux championnats du monde de décembre à Copenhague, serait même "victime d'un acharnement sans base légale."
Forts de leur fait, les avocats demandent désormais que la championne aux 59 titres nationaux soit ainsi blanchie de tous les faits qui lui sont reprochés, alors qu'elle risque entre trois mois et deux ans de suspension. Verdict avant la fin du mois de novembre...