L'heure était aux retrouvailles entre Juan Carlos et les membres de la famille royale espagnole ces derniers jours. Après 21 mois d'exil aux Emirats Arabes Unis pour l'ancien Souverain du pays, ce dernier est enfin revenu sur ses terres. L'homme de 84 ans a atterri en jet privé jeudi 19 mai pour assister à une régate, voir ses amis et rendre visite aux siens, son fils Felipe VI et son épouse Sofia, après presque deux années d'absence.
Ce lundi 23 mai au petit matin, Juan Carlos est arrivé en voiture devant le palais de la Zarzuela où loge la famille royale, "un entretien présenté comme privé par le palais" a annoncé l'AFP. Juan Carlos a donc pu échanger et revoir ses proches, parmi lesquels Felipe VI et Sofia, l'épouse dont il est séparé mais pas divorcé, après une très longue absence et un scandale ayant éclaboussé à tout jamais la réputation de la famille royale. Les coulisses de ces retrouvailles n'ont pas été dévoilées mais l'ambiance était sans doute loin d'être aussi chaleureuse qu'il y a encore quelques années.
Cette brève visite en Espagne intervient après que la justice espagnole a classé sans suite en mars les enquêtes qui le visaient, portant sur des soupçons de corruption et de blanchiment. Le parquet avait alors indiqué qu'il ne pouvait poursuivre l'ancien monarque "en raison de l'insuffisance d'indices incriminants, de la prescription des délits et de l'immunité" dont il bénéficiait en tant que chef d'Etat jusqu'à son abdication en 2014 sur fond de scandales. Les procureurs avaient cependant mis en avant les "irrégularités fiscales" dont il s'était rendu coupable.
L'honneur n'est pas sauf pour autant. Le roi Felipe VI s'est d'ailleurs démené pour regagner la confiance des Espagnols et sauver la famille de ces lourdes erreurs. Tentant de redorer le blason de la monarchie espagnole depuis son accession au trône en 2014, Felipe VI a pris ses distances ces dernières années avec son père. Il avait ainsi décidé en mars 2020 de renoncer à l'héritage de Juan Carlos et de lui retirer son allocation annuelle de près de 200.000 euros. Plus récemment, il a lancé fin avril, avec le gouvernement, une opération "transparence" pour le palais royal qui devra désormais faire auditer ses comptes, rendre publics ses contrats ou encore dresser un inventaire des cadeaux reçus par la famille royale.