Soupçonné de grave corruption (on parle de plusieurs milliards d'euros), Juan Carlos Ier d'Espagne a quitté son pays, dont il a été le roi et le leader dans la transition démocratique post-Franco. À en croire le journal espagnol ABC, l'ancien dirigeant aurait trouvé refuge à Abu Dhabi. Ce titre pro-monarchie dit que Juan Carlos serait parti de Vigo (Galice, nord-est de l'Espagne) le lundi 3 août 2020, à bord d'un jet privé.
Accompagné d'un conseiller et de quatre gardes du corps, l'ancien roi d'Espagne aurait atterri sept heures plus tard dans un aéroport d'affaire d'Abu Dhabi, capitale des Emirats arabes unis. S'appuyant sur un supposé plan de vol du jet privé, que nos confrères espagnols disent avoir retrouvé, il est mentionné que l'appareil aurait fait un Paris-Abu Dhabi. L'appareil aurait bien décollé en France le dimanche, mais aurait fait une escale à Vigo afin de récupérer Juan Carlos Ier.
Toujours d'après ABC, Juan Carlos logerait à l'hôtel Emirates Palace, un complexe très luxueux à l'abri des photographes, dont il ne serait pas sorti. "Nous n'avons pas de client VIP", a démenti l'hôtel auprès de l'AFP.
Le fait que Juan Carlos Ier choisisse les Emirats arabes unis comme destination d'exil n'est pas surprenant. Depuis septembre 2018, le parquet espagnol anti-corruption a l'ancien monarque dans le viseur, notamment depuis les enregistrements de son ancienne maîtresse, Corinna zu Sayn-Sayn-Wittgenstein. D'après elle, il aurait encaissé une commission de 6,7 milliards d'euros de la part de l'Arabie saoudite lors de l'attribution de la construction d'un TGV entre la Mecque et Médine à un consortium d'entreprises espagnoles. De plus, il aurait reçu 100 millions de dollars du roi Abdallah (Arabie Saoudite) en 2008, sur un compte suisse.
Juan Carlos Ier aurait ainsi conservé de très bonnes relations avec les monarchies du Golfe. Lorsqu'il a annoncé son départ, le Palais royal a refusé de révéler son nouveau lieu de résidence. Depuis, les spéculations vont bon train dans la presse. Portugal, République dominicaine, Emirats... Les médias s'acharnent à le localiser, tandis que l'opinion publique espagnole peste.