Jubilé : Elizabeth II avec Kate Middleton et Camilla au balcon de Buckingham

Le prince William et une Kate Middleton sublime au balcon de Buckingham Palace devant des centaines de milliers de personnes en transe massées sur le Mall, un peu plus d'un an après une scène similaire en point d'orgue de leur mariage : voilà la dernière image forte du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II. Pas de baiser, donc, mardi 5 juin 2012, mais une image d'Epinal made in Buckingham pour les annales du royaume, sous un ciel strié par les couleurs de l'Union Jack dispersées par la RAF.

Les royaux au balcon, le Mall rugit de plaisir...

Cette fois, bien évidemment, ce n'est pas la monarque qui se tient en retrait pour applaudir son petit-fils et sa belle, mais l'inverse : apothéose de quatre journées de célébrations (le "central week-end" du jubilé de diamant), la famille royale s'est présentée mardi 5 juin au balcon du palais royal, vers 15h25, au terme d'une procession en carrosse depuis Westminster Hall. Sur le portrait de famille, l'histoire retiendra qu'il manque le plus fidèle partenaire de la reine : son époux le prince Philip, hospitalisé depuis lundi en raison d'une infection à la vessie et qui a suivi la fin des festivités à la télévision depuis sa chambre de l'hôpital Edward VII. La souveraine de 86 ans, superbe dans son ensemble menthe confectionné par sa styliste attitrée Angela Kelly, était ainsi entourée de son fils le prince Charles de Galles, de sa belle-fille la duchesse Camilla de Cornouailles, de ses petit-fils les princes William et Harry, et de Catherine, duchesse de Cambridge, magnifique dans sa robe en dentelle nude Sarah Burton pour Alexander McQueen.

Précédemment au Westminster Hall, le prince William et Catherine, investis d'une mission de premier ordre, avaient présidé à l'issue de la messe célébrée en matinée pour le jubilé de diamant un déjeuner d'une envergure exceptionnelle, rassemblant 700 convives issus de nombreux corps de métiers londoniens (les City of London Livery Companies, héritage des guildes médiévales). Sans doute un signe de l'importance croissante, à l'avenir, de la part du duc et de la duchesse de Cambridge dans les activités de la famille royale, à l'heure où la souveraine, 86 ans, attaque une nouvelle décade et où son époux le prince Philip, hospitalisé en urgence lundi à quelques jours de ses 91 ans (dimanche), va sans doute réduire encore la voilure de sa participation, après tant d'années de bons et loyaux services.

Camilla Parker Bowles, promue le temps de la procession en carrosse : un signe fort

Après ce grand rendez-vous, que Kate, en pleine prise de galon à vitesse grand V, a passé à la table des gantiers et faiseurs de patins (anciennes protections pour les chaussures), William à celle des ingénieurs et médiateurs, et Harry à celle des maraîchers et jardiniers, les royaux ont pris la direction de Buckingham pour le clou du spectacle. La procession en carrosse jusqu'au palais a été marquée par un fait inédit : Camilla Parker Bowles, épouse depuis 2005 du prince Charles et longtemps honnie pour avoir été sa maîtresse du temps de son mariage avec Diana, était assise dans le 1902 State Landau dans lequel a paradé la reine Elizabeth II. Le 1902 State Landau fabriqué pour le couronnement du roi Edward VII, et dernièrement utilisé pour le mariage du siècle de William et Kate en 2011... et pour celui de Charles et Camilla en 2005. Dix ans après avoir été tenue à l'écart du jubilé d'or en 2002 (tout juste présente dans la loge royale lors d'un concert), la duchesse de Cornouailles avait hérité de cette place d'honneur en raison du forfait du prince Philip ; et sa présence auprès de la reine est un signe fort de la grande confiance que la duchesse, irréprochable au fil des ans, a su mériter, au point d'être faite cette année, à l'occasion de ses 7 ans de mariage avec Charles, Dame Grand Croix de l'ordre royal victorien.

Comme dimanche sur les rives de la Tamise lors de la parade fluviale, les admirateurs et curieux étaient légion pour acclamer la souveraine de 86 ans à son passage, escortée par des unités du régiment de cavalerie montée, en grande tenue. Dans un autre State Landau suivaient le duc et la duchesse de Cambridge avec le prince Harry, remontant à la suite du premier le longuissime Mall, jalonné d'un millier d'éléments des trois armées assurant le service d'ordre. La troupe du roi a tiré un salut de 60 coups à l'arrivée du cortège royal, accueilli par l'hymne national joué par les Irish Guards, dont le prince William portait l'uniforme pour son mariage.

Une fois au balcon du palais, où leur apparition a provoqué un tonnerre d'approbation montant du Mall, Elizabeth II, Charles, Camilla, William, Kate et Harry ont pu voir passer au-dessus de leurs têtes un avion de la Seconde Guerre mondiale ainsi que les Red Arrows, larguant les couleurs du royaume dans leur sillage. Contrairement au numéro de voltige d'hélicoptères qui devait avoir lieu dimanche au-dessus de la Tamise pour figurer dans l'air un diamant, annulé pour cause de pluie, la météo n'a cette fois pas empêché ce déploiement patriotique.

La reine Elizabeth II, après toutes les émotions de ce week-end prolongé de célébrations (Derby d'Epsom samedi, Big Jubilee Lunch et parade nautique sur la Tamise dimanche, pique-nique et gigaconcert à Buckingham lundi, messe, réception, déjeuner et apparition au balcon mardi), a tiré le rideau sur ce "climax" du jubilé de diamant dans un vibrant message de remerciement diffusé mardi soir, visible chez nos confrères britanniques. Londres et le royaume vont désormais se focaliser sur les Jeux olympiques d'été, même si le jubilé de diamant se poursuivra au gré de quelques autres événements et avec les visites officielles à l'étranger des proches de la monarque.

Comme l'a si bien dit à Sa majesté le maître tisseur Thomas Sheldon lors du déjeuner des confréries au Westminster Hall ce mardi, en préambule au repas : "Vous incarnez ce qu'il y a de meilleur dans nos valeurs nationales. Vous êtes la constance même dans un monde changeant." Une formule remarquable, comme la reine qui l'a inspirée.

G.J.