"Notre univers s'est écroulé le 5 octobre 2014." Ces mots sont ceux de Philippe Bianchi, le père de Jules, le pilote Marussia plongé dans le coma depuis son accident survenu cet automne lors du Grand Prix du Japon. S'il se montre d'ordinaire discret sur l'état de santé de son fils, il a souhaité cette fois-ci sortir du silence "par respect pour tous les gens qui continuent quotidiennement d'adresser à Jules de magnifiques témoignages d'encouragements et d'affection".
"Chaque jour, un marathon"
C'est sur le site Internet de Nice-Matin que le père de Jules Bianchi s'est ouvert sur l'état de santé de son fils, depuis son domicile situé sur les hauteurs de Roquebrune-Cap-Martin. Un homme meurtri, blessé, épuisé, mais toujours combatif, qui nourrit l'espoir de voir son fils un jour se réveiller. "La seule chose que l'on puisse affirmer, c'est qu'il se bat avec force, comme il s'est toujours battu, avant et après l'accident. Chaque jour, Jules accomplit un marathon", explique Philippe Bianchi, qui évoque l'état "stable" de son fils, aujourd'hui "assez autonome" et qui ne rencontre aucun "problème physique". "Pour l'instant, il reste inconscient, dans le coma", ajoute-t-il.
Si la situation semblait désespérée aux premiers jours de l'accident, la situation a évolué plus que rapidement. Alors que les médecins japonais parlaient d'un délai d'un an avant un hypothétique rapatriement, il aura fallu finalement sept semaines pour le ramener à Nice. "Neurologiquement, les médecins nous ont expliqué qu'il n'y a pas d'intervention particulière à faire. Le plus important, pour stimuler Jules, c'est qu'il sente une présence constante à ses côtés. Voilà pourquoi nous nous relayons chaque jour, sa maman, sa grande soeur, son petit frère et moi", confie Philippe Bianchi, sans oublier sa compagne Camille Marchetti.
"Une souffrance incessante"
"Vous savez, je suis très fier de Jules. Je l'ai toujours été, mais là... Il fait un putain de boulot. Il avance. Donc on espère une nouvelle évolution. La prochaine, ce serait qu'il sorte du coma", poursuit le papa, ému, qui évoque les rares moments où "il se passe des choses", où "sa main [les] serre". "Mais s'agit-il de simples réflexes ou de vraies réactions ? Difficile de savoir", nuance-t-il, indiquant que Jules Bianchi a quitté le CHU Saint-Roch pour un hôpital de Nice.
Alors que la saison de Formule 1 a repris ses droits et que de nombreux pilotes ont encore une pensée pour le jeune membre de l'Académie Ferrari, à l'image de Fernando Alonso ou Romain Grosjean, Philippe Bianchi revient lui sur ce jour terrible où il a vu son fils s'encastrer dans une grue de dépannage en bord de piste : "En une fraction de seconde, tout s'effondre. Les questions auxquelles personne ne peut répondre remplacent les projets de vie. Va-t-il s'en sortir ? Si oui, sera-t-il handicapé ou pourra-t-il revivre normalement ? Pour tout dire, ce genre d'accident, je pense que ça frappe plus qu'une vraie mort. La souffrance est incessante. Une torture quotidienne."
Mais les parents de Jules Bianchi tiennent le coup. Et peuvent compter sur le soutien et les messages des nombreux fans qui continuent d'arriver, plus de six mois après le drame. Des personnes que Philippe Bianchi n'oublie pas : "Ces gens qui pensent à lui, qui prient pour lui, c'est une fabuleuse source de motivation. Sûr que Jules les entend ! Aujourd'hui, je veux à nouveau les remercier, toutes et tous. Et leur dire que nous donnerons des nouvelles quand il y en aura, bonnes ou mauvaises."
L'entretien de Philippe Bianchi est à retrouver dans son intégralité sur le site Internet de Nice-Matin