Le magazine Psychologies du mois de février 2012
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Un teint porcelaine et un sourire discret, Juliette Binoche affiche les traits fins de son visage en couverture du magazine Psychologies et s'expose à travers ses mots dans l'interview de la revue. "Une femme un brin illuminée et intensément lumineuse," écrit la journaliste qui l'a rencontrée.
Pour commencer la conversation, le sujet est pour le moins délicat : sa scène de masturbation dans le film Elles de Malgorzata Szumowska où elle joue une journaliste enquêtant sur la prostitution estudiantine. Elle, qui avait déclaré "être actrice, c'est montrer ce qui n'est pas montrable", aurait-elle assuré cette scène "pour de vrai" ? "Le courage de l'acteur, c'est de faire percevoir l'intime. Il lui faut être prêt à montrer l'insupportable. [...] Je n'ai jamais fait l'amour 'pour de vrai', je ne me suis pas masturbée 'pour de vrai', mais je me suis toujours entièrement donnée. C'est comme cela que je vis mon art, car je veux le placer le plus haut possible. [...] Pour que le nouveau surgisse, il faut être prêt à se perdre."
Confiante et à l'aise face à ces questions, Juliette Binoche explique alors comment elle a pu simuler de façon aussi authentique : "Malgo [la réalisatrice], m'avait donné une sélection de petits films sur les visages de filles qui se masturbent. [...] Avec Malgo, on en a discuté comme s'il s'agissait d'une pure étude picturale. [...] J'avais besoin de cette approche technique." Ce qui lui a permis de dompter l'objectif de la caméra et de transmettre des émotions aussi puissantes. Son talent de comédienne lui a permis d'atteindre ce statut de star fascinante capable de rassembler la lumière autour d'elle, comme elle l'a fait brillamment dans Copie Conforme (prix d'interprétation à Cannes en 2010).
Dans les méandres de son existence bien remplie, l'artiste Juliette Binoche évoque le rôle de sa famille : "Je sais tout ce que ma mère m'a donné, je l'ai pris comme autant de cadeaux. Adolescente, je ne me suis jamais opposée." Ses parents sont des communistes anticléricaux, "mais doués d'un sens de la spiritualité qu'ils vivaient à travers l'art". La comédienne admet être "très famille" : "Mon conjoint me l'a fait remarquer récemment : 'Je ne savais pas que tu étais aussi proche de ta famille !' On se retrouve souvent, notamment avec ma soeur. On est très différentes dans nos caractères et nos choix de vie, mais on a la même sensibilité, la même voix, la même écriture, le même rire..."
S'évadant parfois dans des questionnements existentiels, Juliette Binoche ne veut pas "se laisser envahir par cette actualité qui n'est que construction mentale et qui nous fait perdre le lien véritable avec la vie". Ses réflexions deviennent plus pragmatiques quand elle parle de ses enfants (elle a un fils, Raphaël, 18 ans, du plongeur André Hallé, et une fille, Hannah, 12 ans, de Benoît Magimel) : "Je suis de retour à Paris, parce que mes enfants ont grandi et ont besoin d'être là. J'ai toujours bougé en fonction de leurs besoins, ça ne me dérange pas." Et quant au ciel qu'elle aime tant admirer à la campagne, elle dit : "Mais le ciel ne se voit pas qu'en regardant le ciel !"
A noter : le 15 février, elle sera également à l'affiche de La Vie d'une autre de Sylvie Testud.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Psychologies du mois de février 2012.
Pour commencer la conversation, le sujet est pour le moins délicat : sa scène de masturbation dans le film Elles de Malgorzata Szumowska où elle joue une journaliste enquêtant sur la prostitution estudiantine. Elle, qui avait déclaré "être actrice, c'est montrer ce qui n'est pas montrable", aurait-elle assuré cette scène "pour de vrai" ? "Le courage de l'acteur, c'est de faire percevoir l'intime. Il lui faut être prêt à montrer l'insupportable. [...] Je n'ai jamais fait l'amour 'pour de vrai', je ne me suis pas masturbée 'pour de vrai', mais je me suis toujours entièrement donnée. C'est comme cela que je vis mon art, car je veux le placer le plus haut possible. [...] Pour que le nouveau surgisse, il faut être prêt à se perdre."
Confiante et à l'aise face à ces questions, Juliette Binoche explique alors comment elle a pu simuler de façon aussi authentique : "Malgo [la réalisatrice], m'avait donné une sélection de petits films sur les visages de filles qui se masturbent. [...] Avec Malgo, on en a discuté comme s'il s'agissait d'une pure étude picturale. [...] J'avais besoin de cette approche technique." Ce qui lui a permis de dompter l'objectif de la caméra et de transmettre des émotions aussi puissantes. Son talent de comédienne lui a permis d'atteindre ce statut de star fascinante capable de rassembler la lumière autour d'elle, comme elle l'a fait brillamment dans Copie Conforme (prix d'interprétation à Cannes en 2010).
Dans les méandres de son existence bien remplie, l'artiste Juliette Binoche évoque le rôle de sa famille : "Je sais tout ce que ma mère m'a donné, je l'ai pris comme autant de cadeaux. Adolescente, je ne me suis jamais opposée." Ses parents sont des communistes anticléricaux, "mais doués d'un sens de la spiritualité qu'ils vivaient à travers l'art". La comédienne admet être "très famille" : "Mon conjoint me l'a fait remarquer récemment : 'Je ne savais pas que tu étais aussi proche de ta famille !' On se retrouve souvent, notamment avec ma soeur. On est très différentes dans nos caractères et nos choix de vie, mais on a la même sensibilité, la même voix, la même écriture, le même rire..."
S'évadant parfois dans des questionnements existentiels, Juliette Binoche ne veut pas "se laisser envahir par cette actualité qui n'est que construction mentale et qui nous fait perdre le lien véritable avec la vie". Ses réflexions deviennent plus pragmatiques quand elle parle de ses enfants (elle a un fils, Raphaël, 18 ans, du plongeur André Hallé, et une fille, Hannah, 12 ans, de Benoît Magimel) : "Je suis de retour à Paris, parce que mes enfants ont grandi et ont besoin d'être là. J'ai toujours bougé en fonction de leurs besoins, ça ne me dérange pas." Et quant au ciel qu'elle aime tant admirer à la campagne, elle dit : "Mais le ciel ne se voit pas qu'en regardant le ciel !"
A noter : le 15 février, elle sera également à l'affiche de La Vie d'une autre de Sylvie Testud.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Psychologies du mois de février 2012.