C'est une fuite qui tombe mal. Alors que Karim Benzema, mis examen dans l'affaire de chantage à la sextape sur Mathieu Valbuena, doit se défendre ce soir dans une interview-événement au JT de TF1, Le Monde vient de révéler ses déclarations au juge de Versailles, le mois dernier. L'attaquant du Real Madrid confirme avoir seulement voulu aider son partenaire et avoir lui-même été victime d'un chantage de ce type...
Juste avant d'être officiellement mis en examen, Karim Benzema a donc été entendu, lors d'un interrogatoire en première comparution, le 5 novembre dernier. L'occasion pour le buteur des Bleus de donner sa version des faits face à la juge Nathalie Boutard. Et de répéter qu'il n'a pas voulu causer du tort à son "pote" Mathieu Valbuena en jouant les intermédiaires. Car pour lui, c'est un "gros malentendu". "Au départ, je voulais le mettre au courant d'une histoire qu'il y avait sur lui et l'aider. Parce qu'on m'a déjà fait ça, le même style (...) Je voulais le mettre au courant de cette histoire et discuter avec lui pour lui dire que, moi aussi, ça m'était arrivé et voir ce qu'il en pensait", clame K9.
La juge cherche alors à en savoir davantage sur le chantage dont Karim Benzema dit avoir été victime. "J'ai appelé la police et mon avocat, a expliqué l'attaquant du Real Madrid, pour qui l'histoire s'est bien mieux terminée que pour Mathieu Valbuena, puisque l'affaire n'a pas fait de bruit. Ils m'avaient demandé de l'argent. J'ai fait comme si j'allais payer, mais je n'ai pas payé", conclut l'ancien attaquant de l'OL, qui voulait donc apparemment apporter son expérience à son coéquipier.
C'est un truc pourri, c'est n'importe quoi
Karim Benzema revient également sur le moment où il a pris connaissance de la fameuse vidéo. Et l'anecdote est plutôt étonnante, puisque c'est un inconnu qui va lui en parler lors d'un déjeuner à Madrid, avec Karim Zenati, son fameux ami d'enfance en contact avec les maîtres-chanteurs pour la vidéo. "Une personne est venue me remettre un coussin Louis Vuitton et m'a parlé d'une vidéo sur Mathieu Valbuena (...) Il m'offre le coussin, il s'assoit, il me dit bonjour, mais je ne l'écoutais pas, car je ne le connais pas. Il dit qu'il existe une vidéo sur Mathieu Valbuena, une vidéo chaude. Et là, à ce moment, je lui ai dit : 'Arrête-toi tout de suite, je ne veux pas en entendre parler.'", explique Karim Benzema, qui assure ne pas avoir eu d'autres contacts avec cette personne et ne plus l'avoir vue.
Face à la juge, Karim Benzema évoque également sa discussion avec Mathieu Valbuena, en marge d'un rassemblement avec les Bleus. C'est là que K9 va lui parler de la sextape pour la première fois et lui proposer son "aide". Pour convaincre son coéquipier de la gravité de la situation, il affirme même avoir vu la vidéo... alors que ce n'est pas le cas. "Franchement, je ne sais pas pourquoi je lui ai dit ça. La vidéo, je ne l'ai pas vue, confirme-t-il à la juge. Comme Karim m'a dit que c'était une vidéo sérieuse, c'est ce que j'ai dit à Mathieu. Je me suis fait un film par rapport à ce que m'avait dit Karim (...) car il m'en a parlé avec des détails." Mentir est-il un conseil d'ami ? "Non, c'est pas ça. Je ne sais pas comment vous expliquer. Ce qui s'est passé, c'est un truc pourri, c'est n'importe quoi", se défend le joueur.
"Tarlouze", c'est amical
Confronté aux écoutes téléphoniques, Karim Benzema assure ne pas avoir pensé gagner de l'argent avec cette sextape. Ni pour lui ni pour son ami d'enfance, car ce dernier ne "manque de rien". Résultat, le footballeur ne "comprend pas l'histoire de chantage et d'argent". "De l'argent, j'en ai. Je n'en ai pas besoin. Karim [Zenati] non plus. Je lui en donne, de l'argent, il est employé dans ma société. Après, au téléphone, on a abusé, je m'en veux de parler de cette manière parce que ce n'est pas bien", reconnaît-il.
Karim Benzema se retrouve aussi obligé de s'expliquer sur le mot "tarlouze", employé au téléphone avec son ami d'enfance pour qualifier son coéquipier, alors qu'il pense que Mathieu Valbuena l'a dénoncé à la police. "On peut le dire à tout le monde, à ses amis, à ses potes. Pour moi, pour la nouvelle génération, c'est amical. Ce n'est pas une question d'être inquiet ou je ne sais quoi, c'est juste énervé", dit le footballeur, qui "devient fou" quand on "invente" des histoires sur lui, maintenant qu'il a une famille. Pour ses derniers mots à la juge, il dira avoir "la haine" et être "déçu" de l'ampleur prise par l'histoire - avec un coéquipier qu'il "aime bien" - et surtout pour son ami Karim Zenati, pour lequel il a beaucoup fait.
Comme il l'avait déjà fait au moment où Europe 1 avait publié des extraits des écoutes téléphoniques, Karim Benzema veut désormais attaquer Le Monde, comme l'a annoncé son avocat Alain Jakubowicz. "Les bras m'en tombent ! Je n'ai jamais vu ça, c'est stupéfiant. Est-ce que vous réalisez qu'un procès-verbal intégral et les questions du juge sont dans le journal ?", s'est-il indigné sur RTL, dénonçant un "acharnement".
Après l'article du Monde, qui avait déjà publié une interview de Mathieu Valbuena à charge contre son client, son avocat est d'autant plus en colère que Karim Benzema a prévu de se défendre ce soir au JT de 20h, sur TF1. Une interview enregistrée hier, mardi 1er décembre, à Madrid, et qui pourrait finalement ne pas être diffusée. La question se poserait en effet à la rédaction, selon nos confrères de Puremedias.com, en raison de ces nouvelles et imprévues révélations du Monde, qui rendent l'entretien caduc. Réponse dans quelques heures...