Quel formidable et imprédictible destin que celui de ne pas naître princesse et de le devenir, en épousant un jour un charmant prince ! 2011 demeurera dans les annales du gotha comme l'année faste qui aura célébré l'avènement de deux spécimens magnifiques, fruits de deux unions aussi médiatisées qu'elles furent attendues avec ardeur : mesdemoiselles Catherine Middleton et Charlene Wittstock plongeront bientôt dans le tourbillon du grand bain royal. Au passage, la première - et plus jeune des deux - brûlera finalement la priorité à la seconde : le prince William a certes plus tardé que le prince Albert à faire sa demande, mais épousera sa belle, le 29 avril prochain, avant le souverain monégasque, lequel convolera en juillet...
Naissance de deux altesses et avenir de deux first ladies à part...
Si on a pu, dans un passé récent, s'émerveiller du conte de fées de Marie Cavallier, devenue princesse de Danemark à l'occasion de son mariage avec le prince Joachim en 2008, et des débuts impeccables de Daniel Westling en tant que nouveau prince de Suède, sa destinée maintenant unie à celle de l'héritière Victoria de Suède, Kate et Charlene ont en commun un avenir d'altesses parfaitement impitoyable : contrairement aux précédents, qui évoluent dans des pays où la famille royale ne pèse plus (ou si peu) sur la scène politique mais se cantonne essentiellement à un rôle de représentation, les deux superbes jeunes femmes devront épauler deux dirigeants puissants. Pour Charlene, le prince souverain de Monaco, Albert ; pour Kate, le prince William, second dans l'ordre de succession au trône du Royaume-Uni, mais qui a de bonnes chances d'être bombardé roi précocément si son père, le prince Charles, déjà âgé de 62 ans, décide de passer son tour au terme du règne d'Elizabeth II. Une option que les sujets de la Couronne ne se privent pas d'encourager, depuis déjà un certain temps et avec plus de ferveur encore depuis l'annonce des noces de William, 28 ans, qui jouit déjà d'une excellente cote de popularité : selon de récents sondages publiés par la presse britannique, la balance pèse nettement en faveur du fils (55%) au détriment du père (35%) - sondage News of the World. Le baromètre présenté par le très sérieux Times est même plus accablant pour le fils de la monarque : William est envisagé par 56% des sondés comme le meilleur futur souverain des deux, Charles ne recueillant que 15% d'opinions favorables ! 48% des personnes interrogées par le Daily Mail estiment que le prince de Galles, assez largement jugé ennuyeux et encombré du statut de sa seconde épouse Camilla (en cas d'accession au trône, devrait-elle être reine ou princesse consort ?), devrait d'ores et déjà se préparer à s'effacer pour laisser son fils aîné prendre les rênes... Ce que l'intéressé ne semble pas spécialement enclin à faire ! Et William, lui, n'envisagerait pas de griller la politesse... So british !
Kate Middleton sur la rampe de lancement ?
Alors que la reine Elizabeth II a prévu de célébrer son jubilé de diamant en 2012, la question est plus que jamais d'actualité, d'autant que l'horloge tourne pour tout le monde, Charles y compris, et que les Britanniques ont compris où était leur intérêt à avoir un guide jeune et en adéquation avec les problématiques de son temps. Par extension, si William devait être couronné, la séduisante roturière Kate Middleton, qui deviendra son épouse le 29 avril 2011, serait destinée très prématurément à une carrière de reine. Un fardeau non négligeable pour cette belle plante encore peu rompue à tout le décorum royal. Elle pourrait avoir le pied à l'étrier plus tôt que prévu, même : le prince Philip, époux de la reine Elizabeth II, a fait savoir qu'il ralentirait ses activités après avoir célébré, en juin 2011, son 90e anniversaire. Encore en bonne forme physique en dépit de quelques accidents "de son âge", le duc d'Edimbourg, réputé pour sa bonhommie mais aussi ses bourdes régulières, abandonnera donc certaines de ses prérogatives... qui pourraient bien être récupérées par la future princesse Kate, histoire qu'elle s'aguérisse en douceur. Une formation à son futur job de princesse puis de reine ? C'est en effet ce qui est prévu pour Kate Middleton, afin qu'elle ne risque pas d'exploser en plein vol en cas d'immersion trop brutale dans cette nouvelle vie bien à part... Une vie exigeante qui avait plongé feue la mère de son futur époux, Lady Di, dans une terrible détresse émotionnelle.
Kate Middleton/Charlene Wittstock, même combat...
Comme Kate, Charlene Wittstock, qui a un temps d'avance du fait de partager la vie du souverain monégasque depuis plusieurs années et donc de se situer au plus près du pouvoir avant d'en être officiellement protagoniste, s'apprête à assumer un rôle important sur lequel se projette une ombre monumentale : celle de la regrettée princesse Grace. Sur son site Internet, l'hebdomadaire Le Point, via la journaliste Marie-Christine Morosi, trace un saisissant parallèle entre les deux futures princesses, projetées sous les feux de la rampe par leurs noces prochaines, et remarque qu'elles auront chacune à passer après une légende tragique du gotha : Diana, brutalement décédée le 31 août 1997 et dont Kate Middleton porte la bague de fiançailles (un saphir entouré de quatorze diamants) ; et Grace, qui périssait, elle aussi dans un accident de la route, quinze années plus tôt, en 1982. Deux disparitions terriblement iniques, dont l'évocation est aujourd'hui encore sensible.
A l'annonce, le 16 novembre, du mariage du prince William, les observateurs ont rapidement entamé les comparaisons. Les visages frais et juvéniles qu'ont en commun Kate et Diana, la robe bleu roi de leurs premières apparitions officielles respectives, la bague transmise par William... A contrario, Kate, parfaite roturière élevée, n'a aucune ascendance royale, peu ou prou, à revendiquer.
Du côté de Charlene, raccord avec les fastes de la principauté, c'est une image d'un glamour supérieur qui ramène évidemment vers la mémoire de Grace Kelly. "Charlene va s'aligner sur la mère d'Albert", estime un obervateur cité par Le Point. Le port altier, le chic, la grâce à effet très showbiz, autant de classe qui force les parallèles. Contrairement au couple que formaient le prince Rainier III et Grace Kelly, séparés par seulement six années, Charlene est de vingt ans la cadette de son bien-aimé, qui devrait redorer un peu son blason et corriger enfin son image de vieux garçon avec une si belle union.
C'est d'ailleurs une noce quasi hollywoodienne qui est attendue sur le Rocher en juillet prochain, avec cérémonie religieuse en plein air et en public, et retransmission télé à l'appui.
Cure d'austérité à l'anglaise contre faste et modernité sur le Rocher ?
En Angleterre, le mariage du prince William et de Kate Middleton focalise l'attention (en témoigne la revue de couvertures que nous vous proposons ci-dessus !), stimule l'activité des bookmakers et intensifie la méfiance sécuritaire. Scotland Yard est d'ores et déjà sur le qui-vive, veillant pour tenter d'identifier menaces et admirateurs un peu trop fervents, et assurant la protection continue du jeune couple. Heureusement, tous les fans ne sont pas des sauvages, et certains d'entre eux en seront largement récompensés : 100 Britanniques seront désignés par tirage au sort pour assister au mariage du jeune couple ! Une initiative étonnante qui correspond au voeu de William et Kate d'impliquer au maximum les sujets dans leur union et leur bonheur. C'est également en ce sens que, sur une idée du Premier ministre David Cameron approuvée par les intéressés, le vendredi 29 avril 2010 sera jour férié en Grande-Bretagne. Une décision qui n'a pas fait que des heureux : le patronat a notamment déploré la manoeuvre, estimant à plusieurs milliards de livres le manque à gagner de l'économie, et soulignant que le mariage interviendra entre le week-end de Pâques (quatre jours) et celui du 1er mai (qui fera, avec le jour férié, quatre jours également). Un trou dans les caisses nettement plus important que les retombées économiques espérées, en lien avec la noce princière - 620 millions de livres (soit 730 millions d'euros) de boost attendus. D'ici-là, le business tourne de toute façon à plein régime, ne serait-ce que du point de vue des bibelots commémoratifs qui ont déferlé ! William et Kate, qui avaient annoncé vouloir un mariage à la fois marquant et respectueux du contexte économique difficile pour toute l'Europe, ont du pain sur la planche pour atteindre les objectifs. Gageons que les stars potentiellement en charge de l'animation musicale (Elton John en serait ravi, le Gallois Tom Jones a été pressenti) renonceront à leur cachet pour être acteurs de l'événement, ce sera toujours cela en moins !
Illustration du caractère sacré et intouchable des noces - qui se dérouleront à l'abbaye de Westminster, comme ce fut le cas pour le mariage de Charles et Diana -, un évêque du nord de Londres a dernièrement été suspendu pour s'être moqué (sur Facebook et Twitter) des futurs mariés, mettant l'Eglise dans une position délicate.