En 1989, Elizabeth II était à la première place du classement des plus grosses fortunes britanniques. Mais en 2021, elle est sortie du top 300 du Sunday Times : la reine n'était plus qu'à la tête d'une fortune estimée à 365 millions de livres sterling (environ 438 millions d'euros). La souveraine de 95 ans reste bien sûr très riche, mais une grande partie des biens ne lui appartiennent pas personnellement...
Comme le disait Sir Evelyn de Rothschild, conseiller d'Elizabeth II : "Personne n'est plus exigeant en matière de dépenses que la reine. Elle a grandi pendant la guerre. Très disciplinée", avait rappelé The Evening Standard en 2020. La souveraine n'a, en effet, pas une réputation de grande dépensière. Mais sur quoi sa fortune repose-t-elle exactement ? Il y a bien sûr son cher château de Balmoral, en Ecosse, où elle passe ses vacances d'été, mais aussi le domaine royal de Sandringham (dans le Norfolk), où elle passe généralement les fêtes de fin d'année avec le reste de la famille royale.
A cela s'ajoute une vaste collection de timbres commencée par le roi George V (son grand-père), aujourd'hui estimée à 100 millions de livres (environ 120 millions d'euros) par le Sunday Times. Il y a également des bijoux, une collection de vin et d'oeuvres d'art. Une partie de sa collection d'oeuvres a été héritée de la Reine mère, qui a laissé près de 70 millions de livres (84 millions d'euros) d'héritage à sa fille après son décès en 2002. Elizabeth II a également hérité de son mari le prince Philip, décédé en avril 2021 : le duc d'Edimbourg lui aurait laissé l'équivalent de 10 millions de livres (12 millions d'euros), notamment une collection de peintures d'Edward Seago. Enfin, la reine possède aussi un portefeuille d'actions dites "blue chips", de grandes sociétés cotées et fiables.
Elizabeth II ne dépense que peu, si ce n'est pour son pêché mignon : les chevaux. Si elle n'hésite pas à dépenser pour ses précieux chevaux de course, c'est qu'ils lui ont beaucoup rapporté au fil des décennies : selon les chiffres de MyRacing.com en 2018, elle aurait touché près de 9,2 millions de dollars (environ 8,1 millions d'euros) grâce à 452 victoires en 30 ans.
Une grande partie des biens que l'on attribue souvent à la reine appartiennent en réalité à la Couronne. Il y a en effet le Crown Estate (domaine de la Couronne), un vaste portefeuille d'actifs royaux qui regroupe plus de 1000 édifices (historiques ou modernes, à la ville comme à la campagne) et plus de 400 sites classés "réserve naturelle". Bien qu'elle n'en soit pas la propriétaire directe, Elizabeth II peut utiliser une partie des revenus du Crown Estate (de 15% à 25%, sur 400 millions de dollars de revenus par an), notamment pour financer ses événements et déplacement officiels.
Autres sources de revenus : la subvention annuelle de l'Etat (la Sovereign Grant, financée par le contribuable) et les revenus du duché de Lancaster, qui revient à chaque monarque depuis 1399 et regroupe des terres agricoles, des quartiers résidentiels, des châteaux, des bureaux, centres commerciaux, un portefeuille financier...
Pour ce qui est de ses demeures officielles, le palais de Buckingham et le château de Windsor, elle est peut-être maître des lieux, mais ces deux monuments appartiennent à la Couronne également. Le gouvernement britannique a pour mission d'entretenir ces bâtisses, en échange d'une partie des profits tirés du Crown Estate. Même chose pour les bijoux de la couronne (140 pièces) et les nombreuses oeuvres d'art regroupées dans le Royal Collection Trust : la collection appartient à Elizabeth II, mais pas à titre personnel, puisque tout sera ensuite transmis au prochain souverain, probablement son fils le prince Charles.