Palme d'or au dernier Festival de Cannes, La Vie d'Adèle a sans surprise remporté le Prix Louis-Delluc 2013. Le film d'Abdellatif Kechiche succède ainsi à celui de Benoît Jacquot, le très beau drame historique Les Adieux à la reine. Léa Seydoux, qui donne la réplique d'Adèle Exarchopoulos dans le sulfureux La Vie d'Adèle, figurait déjà au casting des Adieux à la reine, avec Virginie Ledoyen et l'ardente Diane Kruger. L'histoire d'amour entre ce prix et Léa Seydoux continue puisque les films Les Mystères de Lisbonne (meilleur film en 2010) puis Belle Epine (meilleur premier film en 2011) s'étaient distingués
Logique favori face au Passé ou bien L'Inconnu du lac, La Vie d'Adèle remporte un nouveau prix majeur. Une moisson qui risque bien de se poursuivre en France, où le film fait déjà office de grand favori pour les César du cinéma 2014, mais également à l'étranger, où le long métrage érotique de Kechiche est nommé aux Golden Globes, Critics' Choice Awards ou encore Independant Spirit Awards, en attendant les Oscars.
À 15 ans, Adèle (Adèle Exarchopoulos) ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma (Léa Seydoux), une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s'affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres, Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...
Après sa découverte à Cannes avec une critique unanime et une Palme d'or décernée par Steven Spielberg en même temps aux deux actrices principales et à leur metteur en scène (une première dans l'histoire du festival), La Vie d'Adèle avait essuyé plusieurs vagues de polémiques. D'abord à Cannes, où la gronde des techniciens du film avait terni le triomphe sous paillettes du film, puis en marge de la promotion américaine (avec notamment une présentation houleuse à Toronto en septembre), alors que les deux actrices évoquaient les difficiles conditions de tournage et le calvaire enduré sous la direction de l'exigeant Abdellatif Kechiche. Avant la sortie française du film en octobre dernier, le cinéaste franco-tunisien avait réagi, lâchant que son film avait été "sali", notamment par le comportement de Léa Seydoux qui n'assurait alors plus la promotion.