Laurent Jalabert accusé de dopage: 'Je suis tombé de l'armoire, ça fait un choc'
Publié le 25 juin 2013 à 14:17
Par Benoit Z.
Laurent Jalabert prend la pose à Montauban le 14 décembre 2007 Laurent Jalabert prend la pose à Montauban le 14 décembre 2007© Abaca
Laurent Jalabert et son maillot à pois du meilleur grimpeur lors de la 12e étape du Tour de France entre Lannemezan et le Plateau-de-Beille le 19 juillet 20002
Laurent Jalabert à Québec le 9 septembre 2010
Laurent Jalabert lors du Salon Du Livre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris le 26 mars 2010
Laurent Jalabert à Montauban le 14 décembre 2007
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Ce lundi 24 juin, le site Internet de L'Équipe annonçait qu'un échantillon d'urine prélevé en 1998 sur un coureur du Tour de France contenait des traces d'EPO. Le nom de ce coureur ? Laurent Jalabert. Une révélation coup de poing à quelques jours du Tour de France (29 juin-21 juillet) que l'ancien numéro un mondial a renoncé à commenter sur France Télévisions. Au micro de RTL, où il est également consultant, l'ancien coureur a fait part de sa surprise et de son incompréhension, tout en niant s'être dopé. Du moins intentionnellement...

"Je suis tombé de l'armoire parce que quand on apprend ça, évidemment on ne peut pas être content, ça fait un choc. Une surprise parce que j'ai couru dans les années 1990. Comme je l'ai dit lors de mon audition au Sénat, audition que j'ai souhaitée publique pour ne rien cacher, j'ai connu trois équipes et j'ai toujours fait confiance au staff médical des équipes, jamais je n'ai souhaité rencontrer des médecins, jamais je n'ai eu de médecin extérieur à celui des équipes. Voilà, donc la surprise, d'autant plus que je l'ai appris comme vous, une heure avant parce que le journaliste de L'Équipe m'a appelé pour m'informer qu'il allait le rendre publique", a-t-il ainsi confié.

L'Équipe donne quelques précisions dans son édition du jour sur les circonstances qui ont amené au contrôle positif de ces échantillons. En 1998, les techniques de dépistages d'EPO n'existaient pas, et il était donc impossible de détecter cette substance dopante. En 2004, le laboratoire de Châtenay-Malabry, aujourd'hui le département Analyses de l'Agence française de lutte contre le dopage, a ressorti ces échantillons d'urine prélevés le 22 juillet 1998 à l'issue de la 11e étape du Tour de France entre Luchon et le plateau de Beille. Résultat : tous les échantillons sont positifs à l'EPO. S'ils avaient été effectués de manière anonyme, la commission d'enquête sénatoriale, mise en place le 14 mars dernier afin d'évaluer l'efficacité de la lutte antidopage en France, a récupéré les procès-verbaux nominatifs permettant d'identifier les coureurs incriminés. C'est ainsi qu'est sorti le nom de Laurent Jalabert...

Un Laurent Jalabert qui avait donc bien du mal à comprendre, d'autant plus qu'il avait été auditionné par ladite commission sans que cette affaire ne lui soit rapportée. "Moi je prend acte de ce qui se dit aujourd'hui, poursuivait-il au micro de RTL. Évidemment, ça me porte un coup. À quatre [cinq, NDLR] jours du départ du Tour, j'aurais préféré autre chose. C'est une année qui est vraiment difficile pour moi. Maintenant, je ne suis pas beaucoup surpris non plus. Je ne sais pas si il y a d'autres noms, je ne sais pas si tout cela est vrai, si j'aurai des preuves un jour. Mais quoi qu'il en soit, il n'y a que le mien qui est sorti, et c'est ma réputation qui est entachée."

La ligne de défense de Laurent Jalabert ? Une confiance absolue dans les médecins de l'équipe espagnole ONCE pour laquelle il courait à l'époque : "Dopé peut-être [mais je n'emploierais pas l'expression] 'à l'insu de mon plein gré'. Je n'ai jamais participé à une quelconque organisation de dopage. Ça, c'est une certitude. J'ai toujours fait confiance aux gens qui m'entouraient, que ce soit les mécaniciens pour la partie mécanique, les médecins pour la partie médicale ou le staff technique pour tout le reste. Je n'avais aucune raison de penser qu'il fallait être méfiant, que je pouvais être trompé. C'est comme ça que ça fonctionnait, nous étions soignés, c'est vrai. Il était très difficile de savoir, voire impossible, quels étaient les médicaments que l'on pouvait nous administrer, parfois."

Victime d'un terrible accident de la route il y a quelques mois, alors qu'il circulait à vélo, Laurent Jalabert se dit aujourd'hui sans aucune information "pour essayer de montrer [s]a bonne foi". À quelques jours du début du Tour de France, l'homme semble désabusé : "Je suis un garçon sérieux. J'effectue des commentaires depuis onze ans. J'essaie de faire les choses sérieusement, comme je le faisais lorsque j'étais compétiteur. Je suis un passionné de cyclisme, j'adore ce sport plus que tout. Et je vous demande de me croire, simplement. Mais bon, je suis dans la position de l'accusé. Vous savez, le mal est déjà fait quoi qu'il arrive. De toute façon, je suis coupable, on est jugé coupable avant de pouvoir se défendre."

Le Tour 98 fut celui de l'affaire Festina, des descentes de police et des garde à vue rappelle L'Équipe. Cette révélation fait également suite aux aveux de Lance Armstrong, depuis déchu de ses sept Tours de France, et plus récemment, à ceux de Jan Ullrich, vainqueur lui en 1997...

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