Tandis que son frère le prince William pilote son hélicoptère de sauvetage Sea King dans les Malouines, secoué par les turbulences d'une nouvelle crise argentino-britannique et les missiles verbaux que se balancent mutuellement Argentine et Angleterre, le prince Harry se prépare à retrouver le front. l se rendra en Afghanistan, où il avait été à l'oeuvre durant quelques semaines fin 2007 - début 2008, jusqu'à ce que sa couverture soit percée à jour par la presse australienne. Mais cette fois, c'est en tant que pilote (et non plus comme personnel au sol) d'un hélicoptère de combat Apache qu'il servira.
Le fils cadet du prince Charles s'est entraîné dur pour être paré au combat et gagner le droit d'être déployé, son ferme désir malgré les inquiétudes de la famille royale et de la classe politique, accepté après concertation avec l'état-major. Apte à piloter un Apache depuis le 14 avril 2011, promu capitaine de la Royal Air Force le surlendemain et déclaré pilote qualifié pour les situations de combat en juin, il a impressionné tout au long de ses stages d'entraînement aux Etats-Unis ces derniers mois. Et, de retour en Angleterre depuis fin 2011, il a été distingué mercredi 8 février 2012 à la base de la RAF de Wattisham.
En récompense de ses efforts au cours de sa formation de 18 mois, le prince Harry, 27 ans, a ainsi reçu le prix du meilleur copilote/artilleur, matérialisé par une munition de 30 mm polie d'un canon d'Apache montée sur un socle (les canons des Apache en tirent 625 par minute). Un award qui est venu récompenser ses aptitudes dans la prise en charge des missions, de la navigation et des systèmes d'armement, alors qu'il fêtait avec une vingtaine de ses camarades pilotes la fin de leur cursus. Comme quoi, Dirty Harry peut de front continuer à être un fétard invétéré et être consciencieux dans son métier. Il avait rejoint les Etats-Unis en octobre 2011 pour se perfectionner, en Californie et en Arizona, aux situations et environnements de combat. Il était rentré en novembre, pour poursuivre son entraînement - huit mois supplémentaires - au sein de l'escadron 662 à la base de Wattisham, dans le Suffolk, avant d'être envoyé en Afghanistan, possiblement dès l'automne 2012. "C'est de l'argent gaspillé si je ne suis pas envoyé au combat", avait-il pesté lorsque l'hypothèse de son redéploiement avait été sujette à controverse. Désormais, il a son objectif verrouillé dans le viseur.
Mais avant de rejoindre en Afghanistan l'unité créditée du kill rate le plus élevé, il quittera occasionnellement le cockpit de son appareil d'une valeur de 50 millions d'euros (ce qui justifie que seuls les meilleurs des meilleurs soient autorisés à piloter - 55 pour 67 Apache au sein de la flotte) pour servir en tant qu'ambassadeur des Jeux olympiques de Londres avec William et Kate. Il honorera également le jubilé de la reine Elizabeth II, dans le cadre duquel il se déplacera dans les Caraïbes et au Brésil dès le mois de mars.