De retour sur les écrans avec Journal d'une femme de chambre, Léa Seydoux opère un come-back réussi, auprès de Benoît Jacquot, cinéaste qui aurait bien voulu la diriger juste après Les Adieux à la Reine, avec 3 Coeurs. "Mais je ne me voyais pas dans ce rôle. Je n'arrivais pas à y trouver mes marques, à me trouver crédible dedans", commente la comédienne dans un entretien avec les Inrockuptibles.
En proie au doute, celle qui avait brillé successivement dans Grand Central et La Vie d'Adèle est sur le point de prendre une décision radicale lorsque Jacquot lui offre un rôle jadis préparé avec et pour Marion Cotillard. "J'avais le sentiment de ne plus savoir jouer du tout [...] Je me sentais vide, inapte [...] Je me sentais mauvaise", confie-t-elle à propos de cette période où elle se sentait prête à quitter le métier. Il faut dire que l'intéressée sort du difficile chapitre La Vie d'Adèle, entre succès vif et polémiques médiatisées : "C'est à la fois le film pour lequel mon travail a été le plus reconnu [...] et en même temps, je ne me suis jamais autant sentie malmenée, remise en cause", assure l'actrice, qui ne regrette rien pour autant. De retour sur la scène médiatique, elle s'amuse de ce trop-plein médiatique vécu il y a un an et demi à peine, moment où l'envoûtante blonde enchaînait couverture sur couverture : "Ça s'est fait malgré moi, et avec du recul je regarde ce trop-plein médiatique avec humour. Je comprends que ça ait pu agacer ou faire rire", dit-elle.
Mais outre Benoît Jacquot (qui décèlera chez elle "la plus grande absence de prétention jamais rencontrée chez une actrice"), un autre homme va bousculer la jeune Léa. "Parallèlement, j'ai fait à cette période une rencontre amoureuse très importante. Et ça m'a donné le goût de la vie réelle", confie la jeune femme de 29 ans, en référence à "l'homme de [sa] vie", qu'elle évoquait il y a peu.
Après Saint Laurent et La Belle et la Bête, Léa Seydoux ressent le besoin de s'échapper et file à l'étranger, où elle tourne pour Yorgos Lanthimos (dans The Lobster, que l'on devrait retrouver à Cannes en mai prochain) et surtout dans Spectre, le 24e James Bond, pour lequel elle quitte Paris pendant plusieurs mois. Contractuellement liée au silence quant à son rôle dans le blockbuster, Léa Seydoux va pourtant nous révéler que sa Madeleine Swann "n'est pas la méchante et vit une histoire d'amour avec James Bond". Pour le méticuleux Sam Mendes, Léa Seydoux se surpasse, non sans une certaine pression. "Une journée de tournage normale coûte 2,5 millions de dollars! Ça met quand même une pression particulière de se dire que si on rate une scène, on crame un million", ironise la belle. Plus épanouie, l'actrice croit savoir que son âge "est perçu différemment désormais" : "On me voit moins comme une très jeune fille." Peut-être le symbole d'un nouveau chapitre dans une carrière déjà bien riche...
Interview à retrouver en intégralité dans Les Inrockuptibles, numéro 1008 du 25 mars.