Ce n'est une surprise pour personne,Léa Seydoux est adepte des grands écarts. Adolescente dépressive dans La Belle Personne (2008) de Christophe Honoré, bombe névrosée dans Plein sud (2009) de Sébastien Lifshitz, tueuse de charme dans Mission : Impossible - Protocole Fantôme de Brad Bird et complètement paumée dans L'Enfant d'en haut (2011) d'Ursula Meier, elle s'est frayé un chemin dans le cinéma, entre les films d'auteur et les pieds-de-nez aux intellos.
Mais le porte-jarretelles et les sous-vêtements en cuir étaient encore inédits dans son répertoire. Actuellement écorchée pour Le bleu est une couleur chaude d'Abdellatif Kechiche, où elle incarne une mystérieuse lesbienne aux cheveux courts et bleux, l'allure sensuelle de Léa Seydoux est revitalisée par la couverture du magazine Photo.
Photographiée par Mario Sorrenti, elle confirme que son aura d'actrice intello de 27 ans ne l'empêche nullement d'être un fantasme ambulant. Entre deux clichés de Max Vadukul et Ellen von Unwerth, Léa Seydoux avoue rêver de poser pour David LaChapelle et avoir été décomplexée par la caméra de cinéma et déclare qu'Abdellatif Kechiche - pour lequel elle a abandonné un rôle dans L'Écume des jours de Michel Gondry - est l'un des meilleurs réalisateurs en France.
Elle revient sur le rapport entre le cinéma et la photographie, deux sciences du corps qu'elle manipule avec brio : "Il y a toujours plus d'ambiguïté dans un regard masculin, sauf si le photographe est homosexuel. Mais j'ai été plus souvent photographiée par des hommes... (...) Fondamentalement, on est un objet, on est regardé par quelqu'un qui vous transforme et vous sublime." Le mot est lâché.
Les Adieux à la reine et L'Enfant d'en haut, actuellement en salles.
Retrouvez l'interview de Léa Seydoux dans Photo, mai 2012.