En trois films, le réalisateur Louis-Julien Petit s'est imposé comme une figure du cinéma français engagé. Il s'est plongé dans la grande distribution et le gaspillage alimentaire avec Discount, premier film et coup d'éclat, avant de faire tourner Isabelle Adjani dans Carole Matthieu où il dénonçait la violence psychologie dans le monde du travail. En 2019, il revient avec un nouveau sujet de société dans Les Invisibles : la réinsertion de femmes sans domicile fixe. Dans le cinéma de ce metteur en scène, il y a des constantes : la force des sujets sociétaux abordés, le regard humain et tendre, la justesse du scénario et l'excellent casting. Pour son troisième long métrage, il décroche en plus le sésame du box-office car son oeuvre compte à ce jour plus de 1,3 million d'entrées. Une belle nouvelle que l'équipe du film a célébrée le 14 février 2019 à Paris.
Aux côtés du jeune cinéaste, se distinguaient lors de cet événement certains des comédiens du film Les Invisibles : Brigitte Sy, Sarah Suco, Quentin Faure et Antoine Reinartz, mais pas seulement. Claire Lajeunie, coscénariste du film dont le travail – le livre Sur la route des invisibles : Femmes dans la rue qui a donné le documentaire Femmes invisibles, survivre dans la rue – a inspiré le film Les Invisibles, était présente avec enthousiasme, non loin de Liza Benguigui, productrice déléguée et applaudie par sa mère, la très engagée Yamina Benguigui. Cette dernière a cofondé en 2006 la société de production Elemiah avec l'homme d'affaires et mécène Marc Ladreit de Lacharrière et Philippe Dupuis-Mendel. Cette entreprise qui a produit Les Invisibles est spécialisée dans les oeuvres posant les bases d'un questionnement et d'une réflexion sur notre société. Les Invisibles s'inscrit donc parfaitement dans cette thématique. Véronique Morali était fière d'assister à sa réussite en tant que femme d'affaires française, fondatrice du site d'information dédié aux femmes Terrafemina, présidente du directoire de Webedia et compagne de Marc Ladreit de Lacharrière. C'est la belle rencontre de Yamina Benguigui et Véronique Morali qui avait déclenché la création d'Elemiah.
Avec Les Invisibles naît l'espoir d'une société humaniste, où chaque personne peut exister individuellement et collectivement. Cela paraît utopique bien évidemment à l'heure où le cynisme est religion, mais la sincérité du propos, le choix de travailler avec des femmes qui sont véritablement SDF et l'alchimie du casting – l'actrice fétiche du réalisateur, Corinne Masiero, fait mouche mais elle n'est pas la seule, donne toutes les envies d'y croire. On pourrait surnommer Louis-Julien Petit le "Ken Loach à la française" mais il a su, en trois films, se démarquer de tous les schémas existants. Alors qu'approchent les César (le 22 février), Les Invisibles n'apparaît dans aucune catégorie même si des trophées auraient été les bienvenus. Cependant, ceci s'explique pour la simple et bonne raison que le film est sorti après le 31 décembre 2018, date de la clôture de participation pour l'édition 2019.
Les Invisibles, en salles depuis le 9 janvier 2019