Pour la gloire de Velázquez, Letizia d'Espagne est allée jusqu'en Autriche et jusqu'à parler allemand, cet automne. Lundi 17 novembre 2014, c'est en Espagne que la reine contribuait à perpétuer l'héritage du maître baroque, à l'occasion de la cérémonie de remise du prix à son nom.
Après avoir profité d'un peu de répit la semaine dernière, entamée dans la douleur (lundi 10) par une visite de réconfort aux familles de victimes d'un terrible accident de la route dans la région de Murcie, et poursuivie avec une visite officielle aussi rapide que stylée au Luxembourg (mardi 11) puis en Belgique (mercredi 13), l'épouse du roi Felipe VI réapparaissait au Musée national du Prado, à Madrid, pour décerner au sculpteur Jaume Plensa le Prix Velázquez des Arts plastiques 2013.
Bientôt un an après avoir pris la pose en famille, avec Felipe et leurs filles Leonor et Sofia, devant une toile du peintre espagnol du XVIIe siècle pour la traditionnelle carte de voeux royale, Letizia, devenue reine entre-temps, était de retour au sein du prestigieux musée madrilène. Très chic et parfaitement sobre, histoire de ne pas trop attirer l'attention sur elle, en tailleur noir, la reine a fait l'éloge, au moment de récompenser Jaume Plensa, d'un "artiste qui utilise les idées comme matière première, qui capture l'essence de l'humain dans sa manière de réunir la pensée et - si vous me permettez ce néologisme - la physicalité, un sculpteur qui a la capacité d'être un artiste intellectuel sans perdre son humanité".
Citant une devise du lauréat, qui veut que "c'est l'art qui doit éclairer le monde et non le monde qui doit éclairer l'art", elle lui a remis son prix, en présence d'un petit collège de ministres, assorti d'une dotation de 100 000 euros.
Déjà consacré en 2012 à Madrid par le Prix National d'Arts plastiques, Jaume Plensa, 59 ans, également chevalier des Arts et des Lettres depuis 1993 en France, où il enseigna à l'École des beaux-arts de Paris, a vu le jury du Prix Velázquez récompenser "la cohérence d'une carrière au cours de laquelle il a renouvelé en profondeur le langage visuel de la sculpture".