Si l'infante Cristina vit une véritable descente aux enfers, mise en examen le 7 janvier 2014 dans l'affaire de détournements de fonds connue comme le scandale Noos où son mari Iñaki encourt une lourde peine de prison, et se prépare pour son audition le 8 février par le juge d'instruction José Castro, la reine Sofia et la princesse Letizia d'Espagne continuent de tenter de sauver les apparences.
Depuis le début de l'année, les deux "premières" dames du royaume font face avec constance et abnégation, honorant leurs engagements quotidiens en essayant d'éclipser de leurs sourires le scandale national et familial qui précipite la monarchie dans l'opprobre et le discrédit. D'autant que si le prince héritier Felipe peut se prévaloir d'une cote de confiance au beau fixe en cas d'accession au trône (près de deux Espagnols sur trois le croient capable de redorer le blason de la monarchie, quand presque autant réclament l'abdication de son père le roi Juan Carlos Ier), son épouse n'est sans doute pas tout à fait pour rien dans cet enthousiasme...
Au lendemain de sa participation à une réunion de travail de la Fédération nationale des maladies rares, qui s'est soldée de manière impromptue par une petite séance de selfies avec des admiratrices, Letizia d'Espagne s'alliait à la reine Sofia pour la remise des décorations de l'ordre civil de la solidarité sociale. Les deux femmes, qui n'effectuent que rarement des missions conjointes en dehors des rassemblements officiels de la famille royale, présidaient pour la première fois ensemble un événement au palais de la Zarzuela.
Dans la salon des magnolias du palais madrilène, Sofia et Letizia ont notamment décoré des insignes de grand-croix, rang le plus élevé, l'association Caritas, la ONCE, mais aussi, à titre posthume et avec beaucoup d'émotion, la femme politique Mercedes de la Merced, décédée à 52 ans le 5 mai 2013 des suites d'un cancer foudroyant, et la journaliste Concha García-Campoy, figure phare du paysage audiovisuel espagnol, morte le 10 juillet à 54 ans des suites d'une défaillance rénale, six mois après une rechute de la leucémie qui l'avait éloignée des médias depuis janvier 2012. José Antonio Llanos Blasco, veuf de Mercedes de la Merced, a accepté l'honneur au nom de sa défunte épouse, "combattante infatigable" contre la violence de genre et qui a tant oeuvré pour améliorer la place de la femme dans la société, tandis que Lorenzo Díaz García-Campoy, fils de la regrettée journaliste, était venu recevoir les honneurs rendus à Concha García-Campoy.
Toutes les médailles ont été décernées par la reine, à l'exception de celle attribuée à la FEDER, que Letizia s'est chargée de remettre au président de l'organisme, Juan Carrion.