La femme la plus riche de France fête ce jeudi son anniversaire. Liliane Bettencourt pourrait célébrer ses 88 ans, mais à l'âge où l'on aspire à profiter tranquillement de la vie, la milliardaire est plus que jamais impliquée dans la guerre qui l'oppose à sa fille unique Françoise Bettencourt-Meyers.
Cette dernière a fait une nouvelle demande de mise sous protection de l'héritière de L'Oréal auprès d'un juge des tutelles de Courbevoie dans les Hauts-de-Seine. C'est la troisième fois et celle de trop pour Liliane Bettencourt qui annonce, via une lettre envoyée depuis New York à l'AFP le 10 octobre, son intention de répliquer. Une plainte est d'ailleurs déposée par son avocat maître Pascal Wilhelm, mercredi 20 octobre, auprès du parquet de Nanterre pour "violences morales" contre sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt.
Plus fort encore, selon l'entourage de la milliardaire, son avocat Me Wilhelm aurait proposé dans un courrier adressé aux conseils de Mme Bettencourt-Meyers qu'un des petits-fils de Liliane Bettencourt, Jean-Victor Meyers, 24 ans, ait plus de pouvoir au sein de L'Oréal. L'idée serait que la fille de la milliardaire cède à son fils aîné une partie de ses actions afin qu'il succède à son père Jean-Pierre Meyers au conseil d'administration de la firme. Mandat qui arrive à échéance en 2012.
Jean-Victor Meyers est le seul petit-fils que Lilliane Bettencourt voit toujours. Elle espèrerait ainsi assurer la pérennité de la multinationale dans la famille, soupçonnant sa fille et son gendre de vouloir vendre. Par exemple à Nestlé qui détient déjà 29% du capital de L'Oréal. Lilliane Bettencourt a cédé ses parts, soit 30,9% : à sa fille (deux tiers) et à ses petits-fils Jean-Victor et Nicolas (un tiers). Mais d'après Paris Match, Olivier Metzner, l'avocat de Françoise Meyers-Bettencourt, assure ne jamais avoir reçu une telle proposition. Pendant ce temps, la multinationale l'Oréal subit les conséquences de l'affaire. Si cela est vrai, Liliane Bettencourt ne perd pas du tout la tête, bien au contraire et c'est une vengeance assez subtile. Elle a toujours pensé que l'attitude de sa fille était dûe (vrai ou pas ?) à son gendre et éliminer Jean-Pierre Meyers (une pièce rapportée) au profit de son petit-fils, donc un membre de la famille... c'est malin et ça peut déclencher des zizanies internes dans la famille Meyers qui pourraient amuser, beaucoup amuser, la vieille dame.
À suivre donc...
Mercredi, sortait le nouveau numéro de Gala. Nos confrères ont pu suivre Liliane Bettencourt en visite dans la grosse pomme au moment même où sa fille faisait sa troisième demande de mise sous tutelle. L'hebdomadaire montre ainsi une fringante milliardaire dans ses visites à Central Park, au MoMA (après la fermeture, un privilège) ou chez Malo, spécialiste du cashmere.
Celle que l'on dit recluse dans son hôtel particulier de Neuilly - où elle recevait tout de même il y a quelques semaines les journalistes de Paris Match, pour un portrait au vitriol de sa fille et détaché de François-Marie Banier - évoque avec enthousiasme la Grosse Pomme et témoigne de son opiniâtreté : "À New York, j'ai repris de l'énergie pour mener mon combat. Les gens me regardent, me reconnaissent, viennent me serrer la main et m'encourager. Je suis décidée à ne plus me laisser malmener par ma fille."
Depuis son retour des États-Unis, Liliane Bettencourt a fait sa première sortie officielle à la remise du prix 2010 pour l'Intelligence de la main, dans le cadre de la Fondation Bettencourt-Schueller. C'était lundi, au Musée du quai Branly, dont Liliane Bettencourt est l'une des principales donatrices. Pour une fois, Françoise Meyers-Bettencourt n'était pas présente à cette remise de prix pour le rayonnement des métiers d'art.
Pendant ce temps, la juge Isabelle Prévost-Desprez, chargée d'enquêter sur un éventuel "abus de faiblesse" commis par François-Marie Banier contre Liliane Bettencourt, poursuit ses investigations. Rappelons que le procès du controversé photographe, qui devait se tenir à partir du 1er juillet, a été repoussé sine die suite à la révélation d'écoutes secrètes et illégales réalisées par l'ancien maître d'hôtel de Liliane Bettencourt. Un autre chapitre passionnant de cette saga politico-familiale.