Liliane Bettencourt a assuré sa première sortie officielle depuis son conflit avec sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, ce 18 octobre lors de la remise du prix 2010 "Intelligence de la main" pour le rayonnement des métiers d'art, au musée du Quai Branly, dont elle est l'une des donatrices. Chaque année, sa fille est présente, mais pour cette édition, avec leurs problèmes, chacun s'interrogeait sur sa venue ou pas. La réponse est tombée : elle n'a pas affronté sa mère qui souhaite maintenant porter plainte pour violences morales.
Françoise Bettencourt-Meyers, qui a saisi pour la troisième fois un juge des tutelles pour faire constater la situation de faiblesse de sa mère, première actionnaire du groupe L'Oréal, n'est pas apparue. En ce jour de récompense, la dame de 87 ans n'a pas souhaité être en compagnie de celle dont elle a dressé un portrait impitoyable et c'est ainsi qu'elle est venue avec son gestionnaire de fortune et directeur général de la Fondation Bettencourt-Schueller, Patrice de Maistre. A-t-elle interdit à sa fille de venir ou s'est-elle abstenue de venir ? Ceci confirme-t-il la fin de toute réconciliation ?
Le prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la main, dans le cadre de la Fondation Bettencourt-Schueller, a été remis au sculpteur sur bois d'Etampes Julian Schwarz et, en duo, à un céramiste de Vallauris, Claude Aïello, et au designer parisien Mathieu Lehanneur pour une oeuvre commune.
"On pourrait se tourner en arrière mais je préfère regarder l'avenir et aider nos artisans a être encore plus créatifs. [...] Parce que le plus important, c'est l'audace, le mouvement. C'est la vie !", a déclaré, en lisant un texte, madame Bettencourt, veste rouge sur un pantalon de flanelle grise, rapporte l'AFP.
Les journalistes avaient pour mot d'ordre de ne pas aborder "l'affaire" en ce jour, ce qui a dû rassurer Liliane Bettencourt, très souriante et détendue comme sur les photos publiées par Paris Match. Parmi les invités, on pouvait remarquer la présence de l'ancien ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, assis au côté de l'héritière de L'Oréal, et l'historien des religions et mécène Odon Vallet.
Le journaliste de l'AFP a noté que Liliane Bettencourt était très souriante et détendue, qu'elle a échangé quelques mots avec la trentaine d'invités qui sont venus la saluer et qu'elle s'est entretenue avec ses plus proches voisins, commentant notamment la remise des prix. Une femme qui est apparue tout à fait dans la normalité de ses presque (dans deux jours) 88 ans... et pas du tout à "côté de ses pompes"... C'est dit !