La couverture du magazine Psychologies (juillet-août 2011)
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Talentueuse écorchée vive du cinéma français auréolée du prix du jury à Cannes pour Polisse, la réalisatrice Maïwenn possède une liberté de parole et une énergie franche qui débordent du cadre de ses films. En effet, lors de ses interviews, l'artiste se laisse aller facilement aux confidences et pour Psychologies magazine, elle n'est pas avare... Extraits.
Sur le divan de Psychologies Magazine, Maïwenn parle de sa propension à parler de son vécu, l'enfance maltraitée notamment, dans ses films : "S'il suffisait de faire des films pour que ça aille mieux, ce serait trop facile ! Non, les films n'ont pas amélioré mes relations familiales, ils ne les ont pas davantage abîmées non plus."
Au fil de l'entretien, elle revient sur le rapport qu'elle a entretenu avec ses parents : "Passer son enfance à se faire taper dessus et à s'entendre dire que l'on est qu'une merde promise à un avenir de merde, et ce, par les deux personnes que l'on aime le plus au monde, comment voulez-vous qu'il n'en reste pas des traces à vie ? [...] Pendant des années, j'ai été amenée à me taper la tête contre les murs ou à me taillader les bras. Pour que l'on m'aime." De quoi traîner des séquelles qui gangrènent les relations futures : "35 ans, deux divorces ! [...] J'ai tendance à aller vers le danger. Et à aimer plus que tout ce qui me détruit."
Néanmoins, elle garde de son premier mariage avec le réalisateur Luc Besson, rencontré en 1991 [elle avait 15 ans] et père de sa fille Shanna, beaucoup de bonheur : "Il m'a aimée comme un père doit aimer son enfant : inconditionnellement. [...] Pendant cinq ans, j'étais sa priorité absolue." Il la protège de sa mère, c'est pour cela qu'ils sont partis à Los Angeles et qu'il a engagé pour Maïwenn un garde du corps. Il lui fait découvrir aussi les bienfaits de la parole. La rupture n'en est alors que plus dure : "Je suis devenue boulimique. J'ai pris vingt-cinq kilos en quelques mois. Comme je sortais beaucoup, j'ai eu la tentation de sombrer dans la drogue ou l'alcool."
Sa fille lui permet de tenir le coup. Elle explique d'ailleurs pourquoi elle a choisi d'être si jeune : "Je voulais ma famille à moi, sortir de celle dont j'étais issue pour fonder la mienne." Quant à son nom de famille, Le Besco, elle l'a quitté pour une raison : "C'est le nom de mon père, pas le mien. Je fais la distinction entre l'histoire d'ont j'ai hérité et celle que j'ai écrite toute seule, en faisant ce métier." Sa soeur, Isild Le Besco, actrice et réalisatrice également, a, pour sa part, gardé son nom de famille.
Pour s'épanouir dans ce métier, Maïwenn a dû trouver le courage d'en parler publiquement, d'en jouer. C'est sa psychanalyste, qu'elle a vue durant dix ans dès 20 ans, qui lui permet de se lancer : "Elle m'a montré ce qui est normal et ce qui ne l'est pas. [...] Un jour elle m'a dit : Faites votre spectacle [Pois chiche, son spectacle autobiographique]." Depuis, elle songe à cette femme extraordinaire tous les jours : "Elle m'a sauvé la vie." JoeyStarr, dont elle a révélé le talent dans Le Bal des Actrices et qui joue dans Polisse, lui a aussi beaucoup apporté : "Je ne sais pas ce que j'ai sauvé en lui, mais je sais qu'il a sauvé des choses en moi."
Forte d'une carrière acclamée, mère heureuse de Shanna et de Diego [dont le père est son ex-mari l'homme d'affaires Jean-Yves Le Fur], il ne lui reste plus qu'à trouver l'amour : "J'aimerais même n'avoir plus que cela."
Le 19 octobre, Maïwenn présentera dans les salles en France Polisse, son long métrage sur le quotidien de la brigade de protection des mineurs.
Retrouvez l'intégralité de ce long et passionnant entretien dans le magazine Psychologies des mois de juillet et août 2011.
Sur le divan de Psychologies Magazine, Maïwenn parle de sa propension à parler de son vécu, l'enfance maltraitée notamment, dans ses films : "S'il suffisait de faire des films pour que ça aille mieux, ce serait trop facile ! Non, les films n'ont pas amélioré mes relations familiales, ils ne les ont pas davantage abîmées non plus."
Au fil de l'entretien, elle revient sur le rapport qu'elle a entretenu avec ses parents : "Passer son enfance à se faire taper dessus et à s'entendre dire que l'on est qu'une merde promise à un avenir de merde, et ce, par les deux personnes que l'on aime le plus au monde, comment voulez-vous qu'il n'en reste pas des traces à vie ? [...] Pendant des années, j'ai été amenée à me taper la tête contre les murs ou à me taillader les bras. Pour que l'on m'aime." De quoi traîner des séquelles qui gangrènent les relations futures : "35 ans, deux divorces ! [...] J'ai tendance à aller vers le danger. Et à aimer plus que tout ce qui me détruit."
Néanmoins, elle garde de son premier mariage avec le réalisateur Luc Besson, rencontré en 1991 [elle avait 15 ans] et père de sa fille Shanna, beaucoup de bonheur : "Il m'a aimée comme un père doit aimer son enfant : inconditionnellement. [...] Pendant cinq ans, j'étais sa priorité absolue." Il la protège de sa mère, c'est pour cela qu'ils sont partis à Los Angeles et qu'il a engagé pour Maïwenn un garde du corps. Il lui fait découvrir aussi les bienfaits de la parole. La rupture n'en est alors que plus dure : "Je suis devenue boulimique. J'ai pris vingt-cinq kilos en quelques mois. Comme je sortais beaucoup, j'ai eu la tentation de sombrer dans la drogue ou l'alcool."
Sa fille lui permet de tenir le coup. Elle explique d'ailleurs pourquoi elle a choisi d'être si jeune : "Je voulais ma famille à moi, sortir de celle dont j'étais issue pour fonder la mienne." Quant à son nom de famille, Le Besco, elle l'a quitté pour une raison : "C'est le nom de mon père, pas le mien. Je fais la distinction entre l'histoire d'ont j'ai hérité et celle que j'ai écrite toute seule, en faisant ce métier." Sa soeur, Isild Le Besco, actrice et réalisatrice également, a, pour sa part, gardé son nom de famille.
Pour s'épanouir dans ce métier, Maïwenn a dû trouver le courage d'en parler publiquement, d'en jouer. C'est sa psychanalyste, qu'elle a vue durant dix ans dès 20 ans, qui lui permet de se lancer : "Elle m'a montré ce qui est normal et ce qui ne l'est pas. [...] Un jour elle m'a dit : Faites votre spectacle [Pois chiche, son spectacle autobiographique]." Depuis, elle songe à cette femme extraordinaire tous les jours : "Elle m'a sauvé la vie." JoeyStarr, dont elle a révélé le talent dans Le Bal des Actrices et qui joue dans Polisse, lui a aussi beaucoup apporté : "Je ne sais pas ce que j'ai sauvé en lui, mais je sais qu'il a sauvé des choses en moi."
Forte d'une carrière acclamée, mère heureuse de Shanna et de Diego [dont le père est son ex-mari l'homme d'affaires Jean-Yves Le Fur], il ne lui reste plus qu'à trouver l'amour : "J'aimerais même n'avoir plus que cela."
Le 19 octobre, Maïwenn présentera dans les salles en France Polisse, son long métrage sur le quotidien de la brigade de protection des mineurs.
Retrouvez l'intégralité de ce long et passionnant entretien dans le magazine Psychologies des mois de juillet et août 2011.