Si le contribuable suédois se réveille avec une certaine gueule de bois face à la facture colossale (plus de 10 millions d'euros, dont seulement 10% à la charge de la famille royale) qu'ont générée les noces de la princesse héritière Victoria de Suède, gonflée en particulier par les frais de transport des quelque 1 000 invités issus des cours d'Europe, de Jordanie ou encore du Japon, le mariage phare de la future souveraine et de Daniel Westling, héros mâle d'un véritable conte de fées, a réuni tous les ingrédients pour demeurer dans les chroniques royales.
Plus qu'un jour de liesse, un conte de fées voué à la légende
La belle histoire des mariés avait, déjà, fourni le motif rêvé : leur amour, né en 2002, soit quelques mois après les graves problèmes d'anorexie de la fille aînée du couple royal, au sein de la salle de sport privée ouverte à Stockholm par ce roturier provincial, avait dû braver les réticences d'un monarque certes concerné par le bonheur de sa fille mais plus soucieux encore de l'avenir de son héritière. La force de caractère de la très populaire et chaleureuse Victoria ainsi que l'abnégation du gendre en devenir avaient finalement eu raison des préjugés et des barrières anachroniques.
Deuxième auxiliaire de magie : l'aura puissante de ce couple de conte de fées, formé par une princesse appelée à régner et un roturier qui a dû faire ses épreuves. Si Daniel Westling a respecté scrupuleusement les règles imposées par la situation, n'effectuant que sept apparitions officielles en compagnie de Victoria depuis leurs fiançailles en février 2009, le couple irradie de douceur, d'élégance sobre et de chaleur. Or, si les Suédois sont de moins en moins nombreux à approuver le régime monarchique (moins de 50%) et de plus en plus nombreux à souhaiter son abolition (28%), ils sont attachés à la présence d'un couple royal.
Troisième facteur de légende : une cérémonie grandiose et des festivités somptueuses, qui contribuent à faire très probablement de l'événement le mariage le plus important depuis celui de Diana et le prince Charles en 1981.
Enfin, dernier élément entérinant l'entrée de cette union dans l'histoire, la bénédiction de quelque 1 100 convives royaux. Ce samedi 19 juin 2010, 34 ans jour pour jour après l'union du roi Carl XVI Gustaf de Suède et de Silvia Sommerlath, 160 ans après celle de Carl XV de Suède et de Louise des Pays-Bas, le rassemblement de têtes couronnées était proprement hallucinant - nombre d'entre elles prenaient part aux festivités dès vendredi. Les royaux et autres invités étaient 1 100 en la cathédrale Storkyrkan, 600 lors du banquet nuptial donné samedi soir au palais royal.
Un cortège nuptial ahurissant, littéralement... royal
Outre une mention spéciale au prince Albert II de Monaco et à sa sculpturale Charlene Wittstock, lumineux en crème et bronze samedi pour leur toute première apparition officielle à l'étranger, et une autre à la fabuleuse reine de Jordanie Rania, divine en violet au bras de son mari le roi Abdullah, citons, parmi les principaux : le roi Albert et la reine Paola de Belgique, le prince Philippe et la princesse Mathilde de Belgique, le prince Laurent et la princesse Claire de Belgique, le prince Lorenz etla princesse Astrid de Belgique, le prince héritier Naruhito du Japon, le roi Constantin de Grèce et la reine Anne-Marie ainsi que leurs enfants la princesse Alexia et le prince Nikolaos accompagné de sa fiancée Tatiana Blatnik, le grand-duc Henri de Luxembourg et sa femme la charmante grande-duchesse Maria Teresa, leurs fils le grand-duc héritier Guillaume et le prince Félix, le comte et la comtesse de Wessex (présents en qualité de représentants de la reine Elizabeth II), le roi Siméon de Bulgarie et sa femme, la présidente finlandaise et son époux...
La famille royale espagnole était bien représentée : la reine Sofia avait avec elle ses trois enfants, l'infante Elena (divorcée de Jaime de Marichalar dont elle vivait séparée de longue date), l'infante Cristina et son athlétique Innaki Urdangarin, le prince Felipe et la rayonnante Letizia (qui a fait sensation dans une robe rouge passion enivrante lors du gala prénuptial).
Outre la reine Margrethe de Danemark et le prince consort Henrik, leur fils, le prince héritier Frederik, était présent avec sa délicieuse épouse, Mary, mais aussi leur fils le prince Christian, absolument adorable en uniforme.
Venus des Pays-Bas, la souriante reine Beatrix, le prince héritier Willem-Alexander et la non moins souriante Maxima, accompagnés de leur fille Catharina-Amalia qui était demoiselle d'honneur, le prince Constantin et la princesse Laurentien, le prince Friso et la princesse Mabel.
Les voisins norvégiens étaient au complet : le roi Harald et la reine Sonja, le prince héritier Haakon et la princesse Mette-Marit venues avec leur fille Alexandra, la princesse déchue (par son mariage) Martha-Louise et son époux Ari Behn...
Après avoir consacré l'union de Victoria de Suède à Daniel Westling et assisté simultanément à la naissance d'un nouveau prince de Suède, le prince Daniel, ces hôtes de marque ont rejoint les jardins du palais royal sur l'île de la cité tandis que le couple à l'honneur entamaient une procession à travers Stockholm dont nous vous avions proposé le détail. Clef de voûte de ce défilé triomphal qui a vu 500 000 suédois jalonner les abords du parcours, les jeunes mariés ont embarqué à bord du Vasaorden, la même barge que le roi et la reine avaient empruntée en 1976, pour rejoindre par la mer leurs convives au palais. Là, un accueil des plus impressionnants et chaleureux les attendaient, avant le grand banquet nuptial jonché de roses blanches et roses et de chandeliers en argent...Guillaume Joffroy