Lundi 20 juin 2016, Jacques Chirac était doublement à l'honneur avec l'inauguration de l'exposition Jacques Chirac ou le dialogue des cultures au musée du quai Branly ; musée consacré aux arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques qui célèbre son dixième anniversaire et porte désormais le nom de son créateur. Trop affaibli pour assister à la soirée, l'ancien président était cependant représenté par son petit-fils adoré, Martin Chirac, qui a tenu à lui rendre hommage.
Le jeune homme de 20 ans, dont la maman est Claude Chirac et le père l'ancien judoka Thierry Rey, dont il porte également le nom, a beaucoup grandi. Sur l'estrade, devant un parterre de personnalités dont ses parents, sa grand-mère Bernadette Chirac, le président François Hollande, Alain Juppé, les anciens ministres de la Culture Jean-Jacques Aillagon, Renaud Donnedieu de Vabres, Philippe Douste-Blazy, Jacques Toubon et Christine Albanel ainsi que l'actuelle ministre de la Culture Audrey Azoulay, le président du musée Stéphane Martin, les hommes d'affaires François Pinault et Marc Ladreit de Lacharrière, François Baroin, Rama Yade, Line Renaud, l'actrice Cyrielle Clair et son mari Michel Corbière, l'incontournable Joey Starr, Alice Taglioni non loin du père de sa fille, le journaliste Laurent Delahousse, le président de Radio France Mathieu Gallet – fier de la vente aux enchères de disques vinyles issus de la collection de la maison de la Radio qui a rapporté dimanche la somme record de 150 000 euros –, ainsi que l'acteur Zinedine Soualem et sa compagne Caroline Faindt, Martin a pris la parole avec émotion : "Mon grand-père nous a transmis une valeur qu'il mettait au-dessus de tout : ne jamais laisser voir sa peine ou on émotion, se tenir toujours simplement, a déclaré Martin Rey-Chirac. Il m'excusera pour cette seule occasion de m'écarter de ce principe de vie." Il marque alors une courte pause, comme on a pu le voir sur iTÉLÉ ce mardi matin, gagné par l'émotion avant de poursuivre : "J'aurais tant voulu qu'il se tienne là, à ma place, avec ce sourire qui n'appartient qu'à lui, pour vous dire son bonheur et la reconnaissance qu'il éprouve à l'occasion du 10e anniversaire du quai Branly."
J'aurais tant voulu qu'il se tienne là, à ma place, avec ce sourire qui n'appartient qu'à lui
Ce matin sur iTÉLÉ, le journaliste Christophe Barbier a rappelé le lien tout particulier qui unit l'ancien président Chirac et son petit-fils en racontant cette anecdote : alors qu'il remettait une décoration à une proche collaboratrice, Jacques Chirac lui a dit "Pour une fois, je vais vous apprendre une chose que j'ai su avant vous, je suis grand-père". Et Christophe Barbier de rappeler qu'en 1996, la France entière avait été "un peu émue" par la naissance du petit-fils d'un président en exercice.
En 2009, Jacques Chirac et Martin prenaient la pose côte à côte en couverture de TV Magazine. Martin avait 13 ans. Son père Thierry Rey est resté proche de la famille Chirac bien que ses convictions politiques l'aient amené à s'engager auprès de François Hollande dont il fut le conseiller sportif.
À l'occasion du vernissage de Jacques Chirac ou le dialogue des cultures, une exposition qui permet de "parcourir l'histoire culturelle du XXe siècle à travers le portrait de l'ancien président de la République, fervent défenseur des cultures lointaines", François Hollande a rendu un vibrant hommage à l'ancien président, rappelant son combat pour la naissance du musée qui porte désormais le nom d'Établissement public du musée quai Branly – Jacques Chirac : "Il a fallu convaincre les conservateurs des musées français, notamment du Louvre, de la nécessité d'ouvrir les musées aux arts premiers. Comment le Louvre aurait-il pu rester un grand musée s'il ignorait les arts de 70% de la population mondiale ? Telle était l'évidence proclamée par Jacques Chirac", a déclaré François Hollande, soulignant que Jacques Chirac s'était "toujours opposé au choc des civilisations, qui ne conduit qu'à l'affrontement destructeur".
"Lorsque l'abjection terroriste menace la liberté, lorsque des dictateurs ensauvagent des pays autrefois berceaux de civilisations, comme en Syrie, lorsque la guerre civile jette à la mer des milliers de réfugiés, nos valeurs sont le fil à plomb de la conscience et de l'espoir. C'est aussi ce que ce musée traduit, a poursuivi François Hollande. Nous sommes conscients que si la France veut être la France, elle doit être ouverte au monde pour proclamer une fois encore sa lutte contre l'intolérance, contre l'obscurantisme, contre le racisme et contre l'antisémitisme." Selon le président, "en devenant demain le Musée Quai Branly – Jacques Chirac, ce lieu nous garantit que le massage de son auteur sera toujours entendu".
L'AFP rappelle que le musée a reçu depuis son inauguration plus de 14 millions de visiteurs. L'exposition consacrée à Jacques Chirac s'y tiendra jusqu'au 9 octobre 2016.