Des hauteurs enneigées de Verbier à la Corne de l'Afrique : armée de son grand coeur, la princesse Mary de Danemark peut encaisser tous les chocs thermiques...
Quelques jours après avoir convié la presse, comme le veut la tradition, à partager quelques moments de ses vacances annuelles aux sports d'hiver en Suisse, où, avec son époux le prince Frederik et leurs quatre enfants (Christian, Isabella, et les jumeaux Vincent et Joséphine), elle s'est adonnée avec insouciance aux joies de la luge, la princesse Mary a radicalement changé de décor. Engagée sur la scène humanitaire internationale depuis des années, et plus spécifiquement depuis 2010 auprès des mamans de près de 150 pays en développement en tant que marraine du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), elle se déplaçait du 16 au 18 février 2015 en Éthiopie. Au coeur de cette nouvelle visite en Afrique de la native de Tasmanie : la santé et les droits des femmes en situation d'urgence humanitaire, et la question de l'excision...
Accompagnée d'une délégation comptant notamment dans ses rangs le ministre danois du Commerce et du Développement Mogens Jensen, la princesse Mary de Danemark est arrivée lundi 16 à Addis-Abeba à bord d'un vol de la compagnie nationale, Ethiopian Airlines, où une cérémonie de bienvenue des plus chaleureuses avait été organisée - champagne et gros gâteau au menu. Portant le même petit haut (de la marque Heartmade) qu'elle portait en 2011 lors d'une visite dans un camp de réfugiés en Somalie, l'épouse du prince héritier Frederik n'a pas fait traîner les festivités et a vite pris la direction d'un autre camp de réfugiés, celui de Tierkidi à Gambella, dans l'Ouest du pays, à proximité de la frontière avec le Soudan du Sud, où vivent plus de 40 000 personnes. Exemptée d'alerte telle que celle qu'elle a vécue dans un camp de réfugiés syriens en Jordanie, elle y a notamment inauguré, entourée d'enfants débordant d'affection pour elle, un centre pour la jeunesse dispensant des formations, soutenu par le Danish Refugee Council (Conseil danois pour les réfugiés), qui apporte une aide financière, matérielle et humaine importante dans la Corne de l'Afrique : marraine de l'organisme, la princesse Mary s'était d'ailleurs déplacée spécialement en 2008 (en Ouganda) et en 2011 pour superviser les actions en question (à noter que sa belle-soeur la princesse Marie était elle venue en Ethiopie en 2014 pour le compte de DanChurchAid). Le même jour, elle a également pris part à une table ronde avec des jeunes femmes, tandis qu'à des milliers de kilomètres de là, son époux se recueillait suite aux fusillades survenues à Copenhague...
Mardi 17 février, Mary de Danemark avait un programme chargé, dans la région d'Afambo, dans le nord-est de l'Éthiopie. Elle y a notamment fait la rencontre, marquante, d'un groupe d'adolescentes qui ont été victimes d'excision (une pratique interdite par la loi mais encore très répandue...) et se rebellent contre ces traditions d'un autre temps, refusant que leurs propres filles aient à subir cette mutilation et refusant les mariages forcés à un jeune âge. Bluffée par le courage de ces demoiselles et leur combat pour les droits des femmes, qui passe entre autres par l'acquisition d'une indépendance financière, la princesse Mary n'a pu que leur confier son admiration. Chacune a raconté son expérience personnelle, et l'une des jeunes femmes a évoqué en des mots très directs cette véritable tragédie : "L'excision peut vous rendre très malade. Quand vous avez vos règles, vous pouvez vous sentir très mal, être prise de vertige, et il faut aller chez le médecin." Justement, l'étape suivante du périple de la princesse danoise la menait dans un hôpital pour femmes d'Afar, où elle a pu discuter des conséquences des mutilations génitales avec des patientes.
Mardi 18 février, la princesse Mary achevait sa visite dans la capitale, Addis-Abeba, en se rendant dans un foyer pour femmes et enfants victimes de violences domestiques. Outre un abri, le lieu, né en 2005 et géré par une ONG, propose des soins médicaux et des formations à l'auto-défense. Si la musique, les chants et la danse étaient au rendez-vous, une nouvelle discussion autour des thèmes sensibles de l'excision, de la sexualité et des droits des femmes était aussi organisée. Par la suite, la bru de la reine Margrethe II de Danemark a encore rencontré les responsables d'une entreprise de chaussures (Sole Rebels) employant des femmes, et visité le service obstétrique de l'hôpital pour femmes de l'Australienne Catherine Hamlin, une compatriote et une légende de la philanthropie, avant d'achever son séjour à l'ambassade du Danemark.