De retour derrière la caméra, Mélanie Laurent la réalisatrice présentait son deuxième long, Respire, à la Semaine de la critique. Touchée par l'accueil chaleureux fait à son film qu'elle défendait aux côtés de ses actrices, Mélanie Laurent ne pouvait être plus heureuse. Interrogée par Télérama sur la place du Majestic, l'actrice confie son bonheur de se retrouver à Cannes, avec ses techniciens notamment, "que des personnes que j'aime", dit-elle. Sur le plateau, elle devient une Quentin Tarantino au féminin, metteuse en scène et metteuse d'ambiance, pour se poser tel "le grand capitaine de bateau".
D'emblée, elle montre son attache charnelle à ce film. Évoquant "un déchirement" au sortir du tournage, "parce qu'on s'est tous aimés très fort", Mélanie Laurent affiche sa fierté tout comme une forme de maturité. Mère de famille désormais, mais aussi artiste épanouie, elle jette un regard lucide sur son passé, celui qui a forgé celle qu'elle est aujourd'hui. "J'ai connu le bizutage, le rejet de toute une classe", confie sans fard la réalisatrice. Et c'est aussi un peu pour cela que "le film parle de paranoïa" et tire son influence – assumée – de Martha Marcy May Marlene plutôt que de Virgin Suicides.
Libérée, Mélanie Laurent évoque la critique qui s'est abattue sur elle par le passé : "J'ai souffert de la critique, mais je l'ai tellement cherché que je ne pouvais en vouloir aux gens, concède-t-elle. Il m'a fallu du temps pour le comprendre, il fallait que je sorte de toute ça pour me remettre en question. J'ai été partout, et à un moment donné, je ne peux pas en vouloir aux gens de faire une overdose."
Même rengaine, lorsqu'elle raconte son premier Cannes, à 19 ans. " Les journalistes et photographes me disaient de dégager. Je trouve que ça me donnait bien l'idée de ce qu'allait être ce métier, un mélange de grande excitation, d'injustice parfois, de folie, de cruauté, de paillettes et de c'est pas gagné", assure l'actrice que l'on verra à l'affiche d'Enemy, avec Jake Gyllenhaal. Elle se souvient d'ailleurs de la dureté de ce dernier, et cash, elle avoue : "J'ai préféré tourner avec Mark Ruffalo."