Ce qui était une disparition vieille de plus de trente ans s'est transformée en féminicide. Un homme a reconnu avoir tué son ex-compagne et mère de ses deux enfants en 1989, dans l'Orne à La Chapelle-Souëf. Des fouilles sont désormais en cours dans la zone, suivant les indications de l'homme aux autorités, mis en examen pour "enlèvement et séquestration" et laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Pour le moment, elles ont été interrompues pour raisons techniques, rapporte Le Parisien-Aujourd'hui en France. De nombreuses questions émergent suite à cet aveu, parmi lesquelles : pourquoi la famille de la jeune mère de famille ne s'est jamais posé de questions sur sa disparition ?
Pascal, 62 ans, a été placé en garde à vue fin mai 2022, soit près de trente-trois ans après la disparition de Marlaine. Il a avoué avoir tué son ancienne compagne, alors âgée de 22 ou 23 ans, par étranglement à l'aide du fil de l'appareil téléphonique du domicile familial de La Chapelle-Souëf. Ces révélations ont été déclenchées en premier lieu par les interrogations de sa fille Victoria. En grandissant, elle a remis en cause la version officielle selon laquelle leur mère l'aurait abandonnée avec son frère pour refaire sa vie avec un autre. C'est alors qu'elle a confronté son père avec ses doutes et s'est interrogée sur ses réponses évasives et contradictoires.
Mais qu'en est-il de la famille de Marlaine Marquis à l'époque ? Dans un premier temps, Pascal ne les avait pas informés, puisqu'il n'avait pas de contact avec les proches de sa compagne de l'époque. Aujourd'hui, ils disent avoir accepté la thèse présentée selon laquelle elle était brutalement partie refaire sa vie avec un autre homme, sans jamais donner de nouvelles. "On nous disait que toute personne adulte était libre de disparaître si elle le voulait et tout le monde dans la famille avait accepté cette idée", indique l'un d'eux.
Une théorie qui n'a pas suffi à Victoria, sa fille. Elle a signalé alors la disparition de sa mère en 2021 et les gendarmes ont alors remarqué qu'il n'y avait plus aucune trace administrative ou autre de Marlaine depuis plus de trente ans, de quoi mettre en doute une disparition volontaire. "Le 27 avril 2022, une information judiciaire est ouverte pour enlèvement et séquestration. Une manière de contourner le problème de prescription des faits en cas d'homicide fixée à trente ans", précise Le Parisien-Aujourd'hui en France.