Le comédien Michaël Youn a été placé en garde à vue lundi 6 septembre 2010, suite à une altercation avec des policiers, survenue dans le 18e arrondissement de Paris, en début de soirée. Un incident regrettable, découlant d'un simple contrôle routier. En effet, l'acteur a été interpellé par les forces de l'ordre vers 19h30, alors qu'il se trouvait sur son scooter.
Si le site du quotidien France-Soir révélait l'information presqu'immédiatement, précisant que le trublion de M6 avait perdu son calme et été véhément envers les policiers, ce dernier s'est exprimé hier sur Europe 1. "J'ai été confronté à un flic qui, à mon avis, était plus proche d'un milicien que d'un policier. Je me suis retrouvé la face contre la grille de l'immeuble, des menottes dans le dos, un genou sur la colonne vertébrale avant qu'on me cogne la tête contre le capot de la voiture en me faisant rentrer dedans. Il a pris ma tête, il l'a frappée contre la porte de l'ascenseur, en m'étranglant la glotte avec sa main droite alors que j'avais les mains dans le dos... menottées", confiait-il.
Ce matin, Le Parisien en ligne publie une interview de l'humoriste, dans laquelle il revient sur l'incident. Alors qu'il a porté plainte auprès de l'Inspection générale des services (IGS) de la Police nationale pour "violences illégitimes ayant entraîné une interruption temporaire de travail (ITT)", il a ajouté : "J'ai des bourdonnements dans l'oreille, des difficultés à déglutir après avoir subi trois prises d'étranglement. J'ai mal aux reins en raison d'un violent coup de genou. En soit, tout ça n'est pas très grave. Ce qui l'est c'est qu'il reste encore dans la police quelques brebis galeuses. Je suis tombé sur un Rambo."
Alors qu'il a reconnu avoir été "excessif", puis s'être débattu dans la voiture le menant au commissariat, il estime s'être fait traiter comme un braqueur de banque (il déplaçait son scooter en sens interdit pour le garer devant son domicile).
"J'ai senti une volonté chez ce policier de m'humilier en public. Devant mes voisins, ma femme et son fils, au moment de l'interpellation. Puis à la Goutte d'Or, où on m'a déposé à soixante dix mètres du commissariat, menotté et encerclé par quatre policiers. En me trimbalant comme un trophée", a-t-il détaillé.
Il a déclaré avoir reçu des excuses de nombreux policiers, honteux du comportement de leurs collègues. Pourtant : "C'est une affaire de rien du tout. Si elle a pris ces proportions, c'est la faute de Michaël Youn", commente la hiérarchie policière. Ceux qui l'ont contrôlé maintiennent leur version et ont eux aussi porté plainte contre l'acteur pour "outrage" et "violences" (deux policiers ont obtenu respectivement 3 et 5 jours d'ITT selon le site du Point). Selon 20minutes, le syndicat policier Alliance dénonce le comportement agité du comédien, et demande à ce qu'il soit traité "comme n'importe quel citoyen".
Notez que Michaël Youn avait, jusque là, eu de bons rapports avec les forces de l'ordre, qui avaient été très efficaces il y a deux ans, alors qu'il avait été victime d'un "saucissonnage avec chantage" (ligotage). Malgré cet épisode secouant de lundi dernier, l'acteur, plus calme, a affirmé : "Je respecte la police mais je n'ai pas envie d'être obligé de changer de trottoir quand je croise certains flics."