Le hasard, ou la coïncidence, n'aura échappé à personne... Thierry Roland a été inhumé un 21 juin 2012, soit à la même date à laquelle la France affrontait le Brésil en 1986 lors d'un match devenu depuis historique avec une victoire tricolore face à la grande équipe du Brésil menée par Socrates en quart de finale de la Coupe du monde (1-1, 4-3 au t.a.b), pour le plus grand plaisir du commentateur préféré des Français.
Ils étaient donc nombreux à s'être rassemblés en l'église Sainte-Clotilde (7e arrondissement de Paris) pour accompagner son épouse Françoise Boulain et leur fils Gary dans cette douloureuse épreuve. Ses amis de toujours avaient bien évidemment fait le déplacement, comme Jacques Vendroux avec qui il partageait cette passion du sport depuis 1966 et rappelait la devise de son mentor : "Fais-le sérieusement, mais sans te prendre au sérieux." Jean-Michel Larqué, revenu spécialement d'Ukraine où il commente les matchs de l'Euro était soutenu par sa femme, touché par l'émotion et incapable de dire le moindre mot. Avec Thierry Roland, ils avaient formé le duo phare de TF1 durant de longues années, avant de se séparer. Le premier avait repris du service sur M6 et avait convaincu son acolyte de le rejoindre pour cet Euro, avant de déclarer forfait en raison de problèmes de santé...
Et si la génération 98 a brillé par son absence, le monde du ballon rond avait tenu à être présent, notamment la "génération Platini". Le boss de l'UEFA et ancien meneur des Bleus était venu spécialement de Varsovie pour l'enterrement du commentateur. Michel Platini était accompagné pour l'occasion de Marius Trésor, Luis Fernandez, Maxime Bossis ou encore Alain Giresse qui se remémore quelques souvenirs dans les pages du Parisien. Notamment un déplacement à Moscou : "On avait fait une fête terrible. Thierry Roland chantait en russe en levant son verre, vodka sur vodka. Un bon vivant, ça oui !" D'anciens sélectionneurs étaient présents, Raymond Domenech et sa femme Estelle Denis qui a pris la parole lors de la messe, Gérard Houllier, tout comme le président de la Ligue de football Frédéric Thiriez, Guy Roux et Antoine Kombouaré.
Valérie Fourneyron, ministre des Sports, avait fait le déplacement, comme ses prédécesseurs David Douillet, Guy Drut et Jean-François Lamour. Au premier rang, aux côtés de la famille, Yannick Noah, Patrick Bruel, Bernard Tapie et Bernadette Chirac avaient pris place pour saluer la mémoire de la voix du foot français. "Vous vous rappelez que le soir de la victoire des Bleus, en 1998, il a dit : 'Maintenant, on peut mourir tranquille.' Ce cri de joie est pratiquement un texte du Nouveau Testament, c'est le cri du vieillard Simeon quand il a enfin vu le Christ, dans son cantique. (...) Cette messe, c'est comme si Thierry Roland était en train de commenter l'après-match et la victoire auprès du Bon Dieu" s'est exprimé le père Matthieu Rougé dans son hommage au journaliste disparu.
Ses anciens dirigeants ont tenu à saluer la mémoire de Thierry Roland, comme Étienne Mougeotte et Xavier Couture, ou encore Daniel Bilalian, patron des sports de France Télévisions, et Nicolas de Tavernost, président de M6 qui l'avait convaincu de rejoindre sa chaîne avec l'aide de son fils. Charles Bietry, boss de la nouvelle chaîne de sport beINSPORT, Thierry Rey, Jean-Claude Dassierou encore le président du RC Lens Gervais Martel se sont joints à la cohorte des personnalités venues témoigner leur amitié pour Thierry Roland.
"Cela fait 50 ans que Thierry est chez les gens, vous vous rendez compte ? (...) Maison, prison, hôpitaux... Il rentrait partout avec la télévision et il y avait toujours quelqu'un qui regardait, et tout le reste de la famille était obligé d'écouter. Il fait partie du patrimoine", a souligné Jacques Vendroux, "l'ami et le frère" de Thierry Roland. Ses camarades de TF1, parmi lesquels Claire Chazal, Roger Zabel, Denis Brogniart ou Laurent Mariotte, ont pris place dans l'église, tout comme Basile Boli, Rachida Dati, Cécile de Ménibus, Nathalie Iannetta, son mari Jean-Charles Sabattier et Dominique Rocheteau qui tous ont écouté le fils de Thierry Roland, Gary, lui rendre un hommage émouvant en contenant ses larmes : "On a eu tellement de discussions passionnées... Je veux dire la fierté d'avoir été ton fils. Tu as été et seras toujours merveilleusement drôle. Tu as déjà dû mobiliser tout le monde, là où tu es, pour ne rien rater des matchs des Bleus, de Wimbledon, du Tour de France, des Jeux olympiques. Tu dois déjà tracer les lignes blanches de la grande prairie. Je t'aime, Papa."