Quatre jours après la cérémonie polémique des César, Nicolas Bedos s'est saisi de son compte Instagram pour répondre à ses détracteurs. Le 3 mars 2020, le comédien, scénariste et réalisateur a tenu à prendre la défense de son amie et comédienne Fanny Ardant, attaquée sur sa relation avec Roman Polanski. Pour rappel, le cinéaste franco-polonais a été sacré Meilleur réalisateur pour le film J'accuse lors de la 45e cérémonie des César qui s'est tenue vendredi soir. Une soirée marquée par de vives manifestations devant la salle Pleyel, mais également à l'intérieur, par le départ-choc d'Adèle Haenel lors de la remise de ce prix.
"À celles et ceux qui saturent mes comptes Facebook et Instagram d'insultes sur Fanny Ardant, je leur rappelle que : 1) Je l'aime et quand j'aime, c'est à vie. 2) Elle n'a jamais remis en question l'indignation et la colère d'Adèle Haenel (et, avec elle, des femmes) à l'annonce du prix de Polanski, a expliqué Nicolas Bedos. 3) Mais elle a soutenu un AMI auquel elle est liée depuis des décennies et qu'à titre personnel, elle refusait d'accabler DAVANTAGE ce soir-là. 4) Vous y voyez de l'aveuglement et de l'indécence, j'y vois de l'humanité et de la DÉCENCE. 5) Qui sommes-nous pour juger leur histoire ? Nos douleurs et nos consternations nous dispensent-elles de respect et de modestie ?"
"Quand j'aime quelqu'un, je l'aime passionnément, avait notamment déclaré Fanny Ardant au sujet de Roman Polanski, juste après la cérémonie. J'aime beaucoup Roman Polanski, donc je suis très heureuse pour lui. Après, il faut comprendre que tout le monde n'est pas d'accord mais vive la liberté. Quand j'aime quelqu'un, je ne peux pas porter de jugement (...). Vous savez les gens qu'on aime c'est comme votre famille. Même contre la police vous les défendriez."
On n'est pas garants d'un parti, d'un discours
Lui-même récompensé du César du Meilleur scénario pour La Belle Époque vendredi soir, Nicolas Bedos avait affirmé au micro de Purepeople.com qu'il comptait se réjouir de son prix malgré une cérémonie sous tension. À propos de la réaction indignée d'Adèle Haenel, le réalisateur avait commenté : "Ça m'évoque une cohérence dans le discours qui est tenu par Céline Sciamma, Adèle Haenel, je ne suis absolument pas surpris. Elles vous en parleront mieux, avec leurs mots, avec leurs sentiments, avec leur colère. Mieux que moi. Moi je suis dans la réjouissance, dans le partage, dans l'amitié, là. Je suis allé chercher Fanny en bas de chez elle (...) et on repart tous les deux avec une sorte de... Pardon d'être frivole ! On n'est pas garants d'une mouvance, d'un parti, d'un discours (...). J'ai l'impression que, dans cette soirée, on était la part de sourire, de rêve et peut-être un peu de légèreté."
Un bonheur en demi-teinte partagé par Fanny Ardant, quant à elle repartie avec le trophée de la Meilleure actrice dans un second rôle pour ce même film : "Moi, j'aime la dialectique, il y a de la place pour tout le monde. J'aime qu'il y ait des contradictions. La vie est dans le dialogue", nous avait-elle déclaré, peu de temps après avoir reçu son prix.