Nicolas Bedos : ''La plupart de mes rencontres ont commencé par des conflits''

Il est certainement l'un des auteurs-chroniqueurs les plus incontournables de cette année. Il s'agit naturellement de Nicolas Bedos. Aujourd'hui, celui qui a été pendant si longtemps "le fils de" a pris du galon. Fils de Guy Bedos, oui, mais homme à part entière, c'est incontestable. Il s'attaque désormais au monde du cinéma et on a dernièrement pu le voir dans L'amour dure trois ans, film de Beigbeder adapté de son propre roman. Magazines, Internet, télé, il est partout. Aujourd'hui, il se livre à Frédéric Taddeï, fin intervieweur, dans les pages de GQ.

Alors qu'il publiait le 3 novembre chez Robert Laffont son Journal d'un mythomane, compilation augmentée de ses chroniques écrites et défendues dans l'émission Semaine critique de Franz-Olivier Giesbert sur France 2, Nicolas Bedos est très convoité. Pourtant, pendant longtemps, le metteur en scène de Sortie de scène et Promenade de santé a dû se frotter à quelques détracteurs dans le showbiz qui ne le voyaient alors que comme le "fils de". A l'affirmation "La célébrité, c'est le pire cadeau que l'on puisse faire à ses enfants", il répond : "Le sida, ce n'est pas génial non plus. L'autre jour, j'en ai parlé avec Jean Dujardin qui est convaincu que ses enfants sont immunisés et qu'ils vont échapper à cette problématique. Je lui ai dit d'attendre encore deux ou trois ans ! Je pense qu'il se trompe."

Si son père Guy Bedos s'étalait beaucoup sur ses engagements politiques, il n'évoquait en revanche que très peu sa vie privée. Pour Nicolas, c'est plutôt l'inverse. Il confie : "J'ai des opinions, mais dire d'un ton sérieux pour qui je vote me semble plus impudique que de parler de ma passion pour la masturbation." S'il se livre, il le fait malgré tout toujours avec beaucoup d'humour et d'autodérision. Il avoue : "En fait, je crois que je suis devenu une marque. Car si mon bouquin marche autant en ce moment, c'est que j'y conte aussi ma vie."

Très fortement inspiré par son père, il l'a aussi été par Jean-Loup Dabadie, qu'il considère comme son "parrain", ainsi que par Gisèle Halimi ou encore Pierre Desproges.

Côté actu, il confie : "Là, on me propose le rôle principal d'une comédie romantique, mais j'ai quand même trouvé le moyen de retravailler le script : je me considérerai toujours comme un auteur, un auteur qui passe parfois de l'autre côté." Alors, à quand ce rôle principal ? Selon lui, en acceptant, il prendrait "le risque de découvrir" qu'il est "mauvais acteur". Mais ce risque, il est prêt à le prendre. Il ajoute : "Voilà, le risque d'être Edouard Baer acteur. Entre deux mauvais rôles, il retourne au théâtre Marigny dans un registre qu'il maîtrise." "J'aimerais bien faire au cinéma ce que j'ai un petit peu fait à la télévision", confie-t-il.

Mais actuellement, c'est sur un roman qu'il planche. Nicolas Bedos raconte de quoi parle ce livre qu'il doit absolument finir : "Un drame vécu pendant le Festival de Cannes. C'est une longue chronique, finalement. Je poursuis mon trip." Il compte aussi se lancer sur scène : "Je vais me lancer dans un spectacle sur scène. Raconter une histoire. Tout seul. Les générations qui adorent mon père me tomberont sans doute dessus. Tant pis. Je ne ferai pas un one-man show comique traditionnel."

Il y a quelques mois, c'est après un passage dans l'émission de Michel Field Au Field de la nuit sur TF1, que l'auteur de 31 ans faisait parler de lui. Qui n'a pas vu l'altercation-séance de drague entre lui et la jeune Mathilde Warnier ? Frédéric Taddeï revient sur cette rencontre dont tout le monde a voulu connaître les détails. "Il paraît que cette vidéo a été vue des millions de fois. (Il y avait une intonation) complice, ironique ! Des kilomètres de commentaires et des débats entre ceux qui pensent que je l'insulte et ceux qui croient que je la kiffe. Il n'y a pas besoin de rajouter un mot là-dessus", confie-t-il.

Frédéric Taddeï lui confie alors qu'il l'a vu en compagnie de cette jeune fille au théâtre Marigny et qu'il la présentait à Pierre Lescure. Il ajoute même que ce dernier était ému de voir Nicolas Bedos avec elle. Nicolas Bedos ajoute : "Sur le moment, beaucoup ont pensé que j'insultais vraiment cette ravissante jeune fille, par orgueil. Donc, soit les gens sont cons, soit je suis très mauvais acteur. ll faut être demeuré pour ne pas voir qu'elle-même me pique pour créer quelque chose. Nous parlons la même langue. Là, où ils ont raison, c'est qu'au moment où je décide de partir dans le délire de l'insulte, j'espère ne pas être déçu par la réaction de cette jeune inconnue. Je sens qu'elle pige, mais quand même, il y a une prise de risques de ma part." Et courageux, en plus !

Il clôt le passage "Mathilde Warnier" en assurant : "La plupart de mes rencontres, mêmes amicales, ont commencé par des conflits ou des dialogues musclés. A une époque, j'ai très mal géré l'alcool. Cette histoire est moins originale qu'on ne le croit !"

Nicolas Bedos n'a pas fini de faire parler de lui... N'en déplaise à certains !

Chloé Breen