Il incarnait comme personne l'Histoire de France et en France ; il en fait désormais partie : huit jours après sa mort survenue le 27 mars à Paris, Alain Decaux recevait lundi 4 avril l'hommage de la Nation lors d'une cérémonie solennelle conduite aux Invalides par le président de la République François Hollande, avant son inhumation au cimetière du Père Lachaise. "Il a fait aimer l'Histoire, avait souligné le chef de l'Etat suite à l'annonce de sa disparition, grâce à ses nombreux livres et à ses émissions qui ont captivé le public à la radio et à la télévision."
De nombreuses personnalités, du monde politique et de la sphère culturelle en particulier, ont assisté aux obsèques de l'ancien journaliste, académicien et ministre délégué en charge de la Francophonie du gouvernement Rocard (1988-1991), décédé à l'âge de 90 ans à l'hôpital européen Georges-Pompidou. Tristement, il ne manquait que sa voix fameuse, la voix de l'Histoire pour beaucoup de Français, pour raconter cet ultime chapitre, point d'orgue à une existence dédiée à la connaissance, à la compréhension et à la transmission.
Dans une accolade donnée avec chaleur, le chef de l'Etat a adressé ses condoléances à la veuve d'Alain Decaux, la journaliste et photographe Micheline Pelletier, qu'il avait épousée en secondes noces en 1983. Celle-ci pouvait par ailleurs compter sur la présence réconfortante d'Anne Sinclair, amie intime de longue date ; la directrice éditoriale du Huffington Post était venue se recueillir main dans la main avec son compagnon Pierre Nora, historien et membre de l'Académie française tout comme le défunt Decaux, lequel l'avait précédé de 21 ans sous la Coupole. Le fondateur de la revue Le Débat n'était pas le seul immortel, loin s'en faut, à avoir revêtu l'habit d'académicien pour faire ses adieux à Alain Decaux : Gabriel De Broglie, Frédéric Vitoux, Hélène Carrère d'Encausse, Angelo Rinaldi, Danièle Sallenave, Erik Orsenna, Jean-Marie Rouart, Pierre Rosenberg, Yves Pouliquen, Dominique Bona, Dany Lafferière ou encore Xavier Darcos étaient ainsi respectueusement rassemblés sur les pavés de l'Hôtel national des Invalides...
Anne Sinclair était également accompagnée par David Levaï, l'un des deux fils qu'elle a eus de son premier mariage, avec le journaliste Ivan Levaï. Autre duo mère-fils remarquable lors de l'hommage national : François Bettencourt-Meyers, fille de Liliane Bettencourt, y assistait avec son fils Jean-Victor.
Un copieux collège de personnalités politiques s'était formé pour saluer le fameux historien, au sein duquel figuraient les ex-Premiers ministres Michel Rocard, venu avec son épouse Sylvie, et Lionel Jospin, mais aussi Claude Bartolone, Bernard Kouchner, Valérie Pécresse, Jacques Toubon, Eric Woerth, Jean-Jacques Aillagon, Elisabeth Guigou...
Avec Alain Decaux, l'Histoire devenait un spectacle, et Robert Hossein le savait sans doute mieux que quiconque, lui qui sollicita régulièrement au fil des ans son expertise pour ses productions (Le Cuirassé Potemkine, Un homme nommé Jésus, L'Affaire du courrier de Lyon, La Liberté ou la Mort, Ben Hur) : accompagné de son épouse Candice Patou, il était bien présent pour cette révérence finale, tout comme l'acteur et écrivain Jean Piat, Olivier Poivre d'Arvor et la princesse Beatrice de Bourbon-Siciles.
A l'issue des obsèques célébrées en la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, l'inhumation d'Alain Decaux avait lieu dans l'intimité au cimetière du Père-Lachaise, sous le monument familial de la 10e division.