Lundi 27 mai, ils étaient des centaines au cimetière du Père-Lachaise pour rendre un dernier hommage à Georges Moustaki. Famille, amis, proches, tous se sont recueillis autour de son humble cercueil et ils ont chanté...
"C'est un grand ami qui s'en va, a déclaré Enrico Macias au Parisien. Ce n'est pas seulement mon ami, c'est l'ami de millions de gens dans le monde entier. C'était un homme intègre, honnête et généreux." Le chanteur qui vient de célébrer 50 ans de scène, se souvient de l'importance de Georges Moustaki qui lui avait prêté sa guitare et sans qui il n'aurait "peut-être pas eu cette carrière". Auteur et compositeur de plus de 300 chansons, certaines inoubliables comme Milord ou Le Métèque, Georges Moustaki a été célébré en musique : les quelque 500 personnes réunies hier au Père-Lachaise ont entendu et ont chanté L'Ambassadeur, Elle est elle, Il est trop tard, En Méditerranée et Grand-Mère.
Le premier à prendre la parole, écrit Le Parisien, est le réalisateur Rémi Lainé, auteur d'un documentaire sur l'artiste : "Sacré Jo, né Giuseppe, on l'appelait Youssef, du nom de son grand-père, il s'est appelé Joseph puis Georges. C'est dire s'il y avait du monde dans cet homme." De nombreuses personnalités du spectacle, qui pleurent cet "homme exquis", étaient présentes, comme Michel Gondry, Didier Gustin, Hervé Vilard, Maxime Le Forestier, Arthur H et son père Jacques Higelin, Irène Jacob, Vincent Delerm et Cali... Des amis d'une vie également, comme Guy Bedos : "On s'est connu, Georges Moustaki et moi, on avait 17 ans. On ne s'est jamais totalement perdu de vue. Je suis triste, je n'ai rien d'autre à dire... rien." Et ceux qui l'ont côtoyé chaque jour durant de si nombreuses années : "Il était tendre, il était doux. Il était à l'image de ce qu'il a toujours montré. Il ne trichait pas. On va avoir du mal à s'en passer", a déclaré Isabelle Sitbon, son assistante depuis dix ans. "Il nous manque déjà", ajoute Marie-Ange Mirande, son agent depuis quatre décennies. Le cinéaste Costa-Gavras, également présent, invite chacun à réécouter ses chansons.
Gravement malade depuis plusieurs années, Georges Moustaki s'était réfugié sur les hauteurs de Nice après avoir subi une lourde opération chirurgicale. L'un de ces médecins, le professeur Charles-Hugo Marquette, qui l'a accompagné durant sa dernière année, a pris la parole avec difficulté, des larmes dans la voix : "Ses qualités d'homme, son courage et sa délicatesse ont charmé les personnels du CHU de Nice. Il cherchait à comprendre pourquoi il avait perdu la voix et voulait faire savoir aux jeunes les ravages de la cigarette. Parfois, il me disait que, dans ses rêves, il chantait."
Après une heure de recueillement, ses proches ont pu déposer des fleurs sur son cercueil. L'artiste a été inhumé dans le caveau familial à quelques mètres de celle qui lui avait donné sa chance, Edith Piaf. Georges Moustaki s'est éteint à Nice dans la nuit du 22 au 23 mai.