La mort de Georges Moustaki, qui nous a quittés dans la nuit du 22 au 23 mai à l'âge de 79 ans, a provoqué un vif émoi en France et à l'étranger où il était l'un des ambassadeurs de la chanson française les plus aimés. Quelques heures après l'annonce de la triste nouvelle, les hommages se multiplient pour saluer la mémoire du "Métèque", que ce soit de la part d'anciens amis du monde du spectacle comme Juliette Gréco ou Maxime Le Forestier, ou d'hommes politiques comme Jack Lang ou Bertrand Delanoë.
"Un homme exquis"
Interprète de plusieurs chansons écrites par Georges Moustaki, Juliette Gréco s'est montrée particulièrement touchée par sa disparition. "C'était un homme absolu, exquis, un homme bien élevé, c'était un homme raffiné, c'était un homme élégant qui avait une douceur infinie et puis le talent. Il était comme tous les poètes, c'était quelqu'un de différent, c'est toujours la différence qui fait le talent", a-t-elle déclaré sur les ondes de RTL, rappelant qu'elle l'avait rencontré chez elle, dans son hôtel particulier rue de Verneuil à Paris.
Maxime Le Forestier, qui l'avait rencontré à l'âge de 16 ans, au cabaret parisien chez Bernadette, a évoqué un "type libre, beau" sur RTL. "Le Métèque, c'est la première fois qu'on parlait du racisme dans une chanson. Le gigantesque succès de Jo, il est dû à sa propre personnalité. Les gens ne venaient pas tellement entendre un chanteur, ils venaient voir une philosophie, un mode de vie. Moustaki était totalement à part, il ne faisait que ce qui lui faisait plaisir."
De son côté, Nicoletta a salué la mémoire d'un "être élégant et raffiné" et un "homme d'engagements et de convictions" à l'AFP, tandis que Mireille Mathieu a évoqué les chansons "éternelles" d'un "artiste extraordinaire". Dans un vibrant hommage, Line Renaud a parlé d'un "troubadour, un grand auteur, un grand poète." "On s'aimait beaucoup même si on n'était pas intimes. Il m'appelait sa "petite Line". Mon grand regret est de n'avoir jamais interprété ses chansons. (...) Il nous laisse des chansons sublimes."
"Salut, Milord"
Le décès de Georges Moustaki aura également suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique française et notamment la gauche, longtemps soutenue par l'artiste. "Georges Moustaki nous a quittés : une immense tristesse. Un artiste engagé qui portait des valeurs humanistes, un grand poète #patrimoine", a tweeté la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Une émotion partagée par l'un de ses illustres prédécesseurs rue de Valois, Jack Lang. "A lui seul, il était l'expression de la beauté du métissage culturel. Sa ballade romantique dédiée au Métèque aura baigné profondément notre génération et accompagné longtemps nos espoirs et nos utopies", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Toujours sur Twitter, la ministre de la Justice Christiane Taubira a parlé d'un "insatiable #Métèque." "Vous voilà désormais "impalpable grain de sable dans le vent" (Eluard). Salut, Milord", a-t-elle écrit en référence à la célèbre chanson écrite par Georges Moustaki à Edith Piaf. Le maire de Paris Bertrand Delanöe a salué un "citoyen du monde épris de liberté" dans un communiqué, tandis que Jean-Luc Mélenchon a fait part de sa tristesse sur Twitter, avec sa verve habituelle. "J'ai la gueule de travers. Georges #Moustaki est parti mais la révolution permanente continue."
Au milieu de ses émouvants hommages, la réaction de Pascal Nègre à propos du décès de Georges Moustaki, a quant à elle provoqué un véritable tollé sur Twitter. Ce dernier a en effet visiblement mélangé promotion et hommage : "Avec Georges Moustaki, c'est une des dernières légendes, artiste et poète, qui disparaît ! Ses plus grands succès sont chez Universal ! RIP", a-t-il tweeté.