La France entière est déboussolée depuis qu'elle a perdu l'un des plus grands piliers de l'univers médiatique. Le journaliste politique Jean-Pierre Elkabbach est mort le mardi 3 octobre 2023 après avoir enchaîné les pépins de santé. Une lourde opération chirurgicale, suivie d'une chute accidentelle, auront peu à peu eu raison de sa force légendaire. Le vendredi 6 octobre 2023, consoeurs et confrères, amis et proches se réunissent pour ses obsèques, en son honneur, au cimetière du Montparnasse dans le 14e arrondissement de Paris. C'est en ces lieux que sa fille, la comédienne Emmanuelle Bach, a pris la parole pour lui rendre hommage.
Notre relation est devenu notre trésor
C'est avec des trémolos dans la voix que l'héroïne d'Un village français a récité le discours, rédigé en la mémoire de son père Jean-Pierre Elkabbach. Avec ses mots, elle décrit des liens familiaux parfois complexes, qui avaient mis du temps à se tisser pour finalement devenir extraordinaires. "Notre relation est unique, a-t-elle rappelé. Si souvent absent, lui qui a tout sacrifié pour son métier aura mis du temps à laisser s'épanouir notre amour. Une fois sa pudeur maladive domptée, il est devenu un père omniprésent, attentif, généreux, drôle, aimant, encourageant. Il était mon meilleur ami, mon confident, mon clown préféré, mon partenaire de fantaisie et ma boussole. Je suis si fière de lui, du chemin parcouru. Si fière que nous ayons pu enjamber tous les obstacles sans complaisance. Je me souviens de nos échanges parfois houleux et brutaux, de la profondeur de son regard et de nos éclats de rire. Notre relation est devenue notre trésor."
Emmanuelle Bach est la fille de Jean-Pierre Elkabbach et de Holda Trinkle, dite Holda Fonteyn. Le journaliste était marié, depuis le 31 mai 1974, à Nicole Avril. Dans son discours, l'actrice a ainsi eu une tendre pensée pour sa belle-mère, qui traverse actuellement une épreuve très difficile. "Nous avons réussi ce pari fou et improbable de construire cet amour exigeant, d'une profondeur sans égale et d'une extraordinaire honnêteté, ajoute-t-elle au bord des larmes. Merci pour nos rires, nos larmes, nos imitations, nos parties clownesques. Nous, les trois mousquetaires. Main dans la main, ensemble, toujours..."