Un hommage émouvant s'est déroulé au sein de l'église Saint-Roch à Paris le 10 février, pour les obsèques de l'héroïne du Dernier Tango à Paris, Maria Schneider. L'actrice est décédée le 3 février d'un cancer généralisé, et ses funérailles se sont faites sous le signe de l'émotion, mettant en valeur la comédienne de talent et la femme engagée qu'elle était. Brigitte Bardot, son amie de toujours qu'elle considérait comme "sa mère", lui a rendu hommage à travers une lettre qu'Alain Delon a lue, très ému. Il était accompagné d'Elisa Servier, sa partenaire dans la pièce où il joue avec sa fille Anouchka, Une journée ordinaire. Monsieur Delon avait joué avec Maria dans Madly, il y a plus de quarante ans...
La compagne de Maria Schneider, Pia, était présente, concluant par un bouleversant "Ciao Bella, Ciao Maria", rendant honneur à sa pugnacité contre la maladie.
Brigitte Bardot avait hébergé la jeune Maria Schneider, fille du mannequin Marie-Christine Schneider et de Daniel Gélin, ce dernier ne l'ayant jamais reconnue. Peu après son séjour chez BB, Maria, à peine âgée de 20 ans, joue dans le sulfureux Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci. Cette oeuvre lui apportera la notoriété, mais également un traumatisme en raison des scènes de sexe très crues. Le réalisateur italien lui a d'ailleurs demandé pardon de façon posthume il y a quelques jours, reconnaissant la violence de l'impact de son long métrage. "Maria l'insurgée. [...] Maria a marqué à jamais par son insolence", a déclaré Alain Delon, reprenant les mots de Brigitte Bardot à qui Maria téléphonait chaque dimanche.
Fiona Gélin, son frère Manuel Gélin accompagné de sa bien-aimée, Claudia Cardinale, Dominique Besnehard, Catherine Lachens, Daniel Hechter, Dominique Segall, Christine Boisson, Andréa Ferréol, amie de Bertrand Blier qui l'avait fait tourner dans Les Acteurs, Nicoletta et de nombreux réalisateurs et producteurs étaient présents. Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, qui l'avait faite chevalier des Arts et des Lettres en juillet 2010, n'a pu venir en raison des obsèques de l'écrivain Edouard Glissant, mais était représenté par un membre de son ministère. Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la Culture, a vu en elle une amoureuse de Paris, "un amour que la ville lui rend", a-t-il dit.
Ses proches ont salué "l'insurgée assoiffée d'amour" partie trop tôt, rapporte l'AFP. Son oncle Georges Schneider, se refusant à prononcer le nom de Bertolucci, a dit vouloir garder d'elle "la plus belle image d'un visage de femme au cinéma", celle de Maria "cheveux au vent, debout dans une décapotable", dans Profession Reporter de Michelangelo Antonioni. Quelque temps avant, l'académie des César, dont la remise de prix se tiendra le 25 février, a aussi rendu hommage à Maria Schneider.
Les obsèques se sont terminées par La Passion selon Saint-Matthieu de Bach, son compositeur préféré. D'après nos informations, elle sera incinérée au crématorium du Père-Lachaise, puis ses cendres seront dispersées dans la mer, au pied du rocher de la Vierge à Biarritz, selon ses dernières volontés.