Interviewé par VSD pour le lancement de sa série Section Zéro sur Canal+, Olivier Marchal s'est laissé aller à quelques réflexions nourries de son franc-parler bien connu sur l'état du monde. Son enfance, la police d'hier et celle d'aujourd'hui, les nouvelles formes de communications... tout y passe et il ne laisse rien passer.
Ancien flic, Olivier Marchal sait de quoi il parle quand il parle de la police dans ses oeuvres. Enfant, il se souvient avoir été impressionné par l'ami de son père, policier, qui racontait ses histoires de travail : "Maintenant, les mecs s'en foutent : ils voient un flic, ils rigolent." Son discours est le même depuis longtemps et transparaît dans ses oeuvres : "Les flics sont malheureux (...) Ils n'ont plus la liberté d'exercer leur métier comme ils devraient le faire." C'est alors qu'il est interrogé sur la controverse de l'intervention au Bataclan le 13 novembre et son retard : "Une polémique à la con. Au Bataclan, c'est deux copains à moi qui sont entrés les premiers. Des mecs de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention). Les gars, ils attendaient juste le bouclier qui n'arrivait pas. Ils ont failli entrer sans parce qu'ils entendaient des coups de feu à l'intérieur et, heureusement, ils l'ont pas fait : sur le bouclier, y a vingt-sept impacts de kalachnikov. Ils étaient dix derrière. Sans bouclier, les dix seraient au tapis." A cran sur le sujet, il ajoutera ensuite : "Je préfère aller aux voeux de la BRI avec mes copains flics qu'aux César, où j'ai envie de mettre des gifles à tout le monde."
La "famille du cinéma" en prend pour son grade, mais elle n'est pas la seule. Exaspéré par les nouveaux moyens de communication et notamment les réseaux sociaux, il attaque le créateur de Facebook, Mark Zuckerberg : "Le mec qui a inventé Facebook, c'est le plus gros salopard du monde. A la base, c'est juste un enculé qui raconte les parties de cul avec sa nana parce qu'il s'est fait larguer. Voilà ce que je dis à mes enfants [il en a quatre avec sa femme Catherine, dont il est séparé mais toujours très proche], vous étalez vos vies privées sur Facebook, on sait tout de vous et de tout le monde. Du coup, moi, j'ai pas Facebook, je tweete pas et j'utilise Internet comme un outil de travail."
Avouant avoir une vision très pessimiste du monde, il utilise sa colère pour nourrir ses scénarios. Section Zéro est ainsi un "cri d'alarme" : "Quand je vois l'apathie totale des politiques et tout le laisser-aller, j'ai juste imaginé ce que pourrait être demain." Le monde selon Marchal ? C'est sur Canal+ le lundi à 20h55.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine VSD du 7 avril.