Oscar Pistorius pourrait finalement ne pas être libéré vendredi, comme initialement prévu. Condamné en octobre dernier à cinq ans de prison pour l'homicide involontaire de sa compagne Reeva Steenkamp, l'athlète sud-africain vient de voir le ministère de la Justice faire réexaminer sa demande de liberté surveillée hier, mercredi 19 août.
Une mauvaise interprétation de la loi ?
Car la décision aurait été prise trop vite. Si Oscar Pistorius a fait preuve d'un "bon comportement", le ministère de la Justice a en effet estimé que cette décision avait été rendue "prématurément" et qu'elle était "suspendue jusqu'à ce que les services de libération conditionnelle statuent sur la question", sans préciser de date pour une nouvelle délibération, annonce l'AFP.
Les services de libération conditionnelle disposent désormais de "14 jours pour réexaminer leur décision", une période pendant laquelle Oscar Pistorius devrait rester derrière les barreaux, selon Llewelyn Curlewis, un avocat de Pretoria cité par l'AFP. Le ministre de la Justice Michael Masutha a estimé au micro de la radio sud-africaine 702 que les services de libération conditionnelle pouvaient avoir "mal interprété la loi" et pris "dans la hâte, une décision prématurée".
Oscar Pistorius doit-il être inquiet ? Selon le ministère, la décision de le remettre en liberté serait même contraire au code pénal sud-africain, un prisonnier ne pouvant faire une telle demande qu'après avoir purgé "un sixième de sa peine". Or la décision de le mettre en liberté surveillée le 21 août a été rendue le 5 juin, au moment où l'ex-champion paralympique était incarcéré depuis sept mois et non dix, soit un sixième de sa peine.
Tandis qu'une pétition d'un groupe de défense des droits de l'Homme a demandé d'empêcher cette libération, Oscar Pistorius est resté prudent, via son avocat. "Nous acceptons la décision du ministère de la Justice et nous allons voir quelles sont nos options", a réagi Anneliese Burgess, porte-parole de la famille, interrogée par l'AFP.
La libération supposée d'Oscar Pistorius n'a en tout cas pas fini de faire couler de l'encre. La maman de Reeva Steenkamp, qui aurait fêté hier son 32e anniversaire et dont la famille s'est réunie pour lui rendre hommage sur une plage près de Port Elizabeth, où ses cendres avaient été dispersées, avait exprimé son désaccord en juin dernier. "Pour notre magnifique fille et même pour n'importe qui, ce n'est pas assez long", avait déclaré June Steenkamp au tabloïd sud-africain You.
D'autres voix s'étaient également élevées contre la décision de la justice sud-africaine. Avocat du barreau de Johannesburg, David Dadic avait affirmé que la liberté conditionnelle avait été déguisée et "transformée" en "assignation à résidence". L'athlète sud-africain devait en effet rester dans une maison proche de celle de son oncle dans un quartier huppé de Pretoria pour le reste de sa peine.
S'il a toujours assuré avoir tué sa compagne par erreur, croyant avoir affaire à des cambrioleurs lors de cette tragique nuit du 13 au 14 février 2013, Oscar Pistorius pourrait encore connaître des problèmes avec la justice. Le parquet a en effet fait appel lundi, arguant que l'athlète amputé des pieds aurait dû être condamné pour "meurtre" et non "homicide involontaire". La peine pourrait donc s'alourdir pour lui si le parquet obtient gain de cause.