Libéré sous caution vendredi 22 février, Oscar Pistorius, accusé du meurtre de sa compagne, Reeva Steenkamp, devait passer un week-end en famille, dans le plus grand calme, coupé des médias. Raté. Un tweet est venu troubler la relative quiétude du clan Pistorius, puis ce sont des révélations sur le frère d'Oscar qui ont forcé la famille à sortir de sa réserve. Ce lundi 25 février, Oscar Pistorius était attendu pour pointer dans un commissariat de Pretoria vers midi où l'attendait une nuée de photographes, de journalistes et de cameramen.
Intimité piratée
"Je voudrais qu'Oscar puisse se ressaisir et avoir une journée normale. Nous allons essayer de tout éteindre et de n'avoir aucun contact avec aucun média, et nous allons simplement prendre un jour de récupération", a déclaré samedi 23 février au matin Arnold Pistorius, l'oncle du champion, après quatre jours d'audience et une libération sous caution qualifiée d'"immense soulagement" par les Pistorius. Au même instant, l'AFP parvenait à contacter le père d'Oscar, Henke Pistorius, qui n'a pas voulu dire où son fils avait passé la nuit ni faire le moindre commentaire. Selon la presse sud-africaine, Oscar Pistorius aurait élu domicile chez son oncle dans un quartier cossu de Pretoria et pourrait profiter du week-end pour voir son entraîneur, Ampie Louw, qui voit déjà son protégé reprendre l'entraînement lundi.
Ce calme aura été de courte durée. Samedi, un tweet posté sur le compte de Carl Pistorius, son frère, au nom d'Oscar pousse la famille à sortir de sa réserve une première fois : "Merci à chaque personne qui prie pour les deux familles. Oscar", disait le message. Les Pistorius ont vite fait savoir que le compte de Carl avait été piraté. Le message a été effacé, le compte désactivé. Ces quelques mots auraient été la première déclaration publique de l'accusé depuis le drame du 14 février.
Une autre accusation de meurtre
Dimanche, les médias sud-africains révèlent que Carl Pistorius, le frère d'Oscar, est lui aussi poursuivi pour meurtre. Le jeune homme de 28 ans aurait renversé une motocycliste en 2008. Son procès aurait dû débuter jeudi dernier, le même jour, Oscar se trouvait lui-même au tribunal de Pretoria. L'avocat Kenny Oldwage, qui travaille aussi à la défense d'Oscar, s'est montré plein d'assurance quant à l'acquittement de son client. "Carl regrette profondément l'accident. Les analyses de sang effectuées par la police ont prouvé qu'il n'était pas sous l'influence de l'alcool, ce qui confirme qu'il s'agissait d'un tragique accident de la route. (...) La défunte est entrée en collision avec la voiture de Carl", peut-on lire dans le communiqué de la famille Pistorius publié sur Oscarpistorius.com, le site officiel du champion.
La famille Pistorius avait sans doute imaginé un autre week-end que celui-là. Libre après le versement d'une caution de 85 000 euros, Oscar Pistorius doit se plier à un strict contrôle judiciaire et, notamment, se présenter deux fois par semaine (les lundis et vendredis) dans un commissariat de Pretoria. C'est le cas, ce lundi 25 février. L'équipe de défense du champion paralympique a d'ailleurs refusé de commenter l'information selon laquelle Oscar s'en remettrait à une juridiction supérieure afin de demander l'allégement des conditions de sa libération sous caution.
Une nouvelle enquête
Depuis la libération d'Oscar Pistorius, l'enquête sur la mort de Reeva Steenkamp a repris de plus belle et même de zéro après le limogeage de l'enquêteur principal, Hilton Botah. Ridiculisé pour son amateurisme par les avocats de Pistorius au tribunal, il est de plus poursuivi pour tentative de meurtre (décidément) après une course poursuite. Il a donc été dessaisi du dossier et remplacé.
De nombreuses réponses restent en suspens. On s'interroge notamment sur les fameuses seringues de testostérone qu'Hilton Botah a déclaré avoir trouvées sur les lieux du crime. Un simple remède aux plantes nommé Testocompasutium coenzyme selon la défense, peut-être plus que cela répondent les journalistes. Un médecin du sport a expliqué à City Press que ce produit administré par injections est généralement utilisé pour combattre les défaillances sexuelles et qu'il est déconseillé aux sportifs car il augmente leur taux de testostérone et fait courir le risque d'être testé positif. Ce produit est cependant utilisé par "de nombreux athlètes pour combattre l'épuisement", souligne un autre spécialiste. Des analyses sont en cours.
Oscar Pistorius est attendu le 4 juin prochain au tribunal. Lors de cette audience préliminaire, pourrait être annoncée la date de son procès.