C'est une cérémonie chargée d'émotions qui s'est tenue ce mercredi 21 février 2024, 80 ans jour pour jour après la mort de Missak Manouchian, cet immigré arménien mort pour la France en 1944. Ouvrier, poète, militant communiste, il a fait partie de la résistance française durant l'Occupation allemande. Attrapé et condamné à la peine de mort par le régime allemand, il est fusillé le 21 février 1944, avec 22 autres résistants, à la forteresse du Mont-Valérien. Un homme mort pour la France et à qui son pays d'adoption a tenu à rendre hommage en le faisant entrer au Panthéon, avec son épouse, Mélinée, au milieu des grands hommes et des grandes femmes enterrés dans ce lieu mythique, de Joséphine Baker à Marie Curie, en passant par Jean Moulin et Simone Veil.
Pour cette cérémonie, le président de la République, Emmanuel Macron, était très présent en ce jour historique pour la communauté arménienne de France. Ce dernier est arrivé au bras de sa femme, Brigitte Macron, vêtue d'un long manteau noir. Le Premier ministre Gabriel Attal était également présent pour assister à ce moment chargé d'histoire qui a vu les cercueils de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée, franchir ensemble les portes du Panthéon, temple des grandes figures de la Nation.
Une cérémonie qui s'est déroulée en plusieurs temps. Avant le discours du président de la République, Patrick Bruel s'est avancé sur les marches du Panthéon pour un moment chargé d'émotion. L'acteur et chanteur a déclamé la toute dernière lettre écrite par Missak Manouchian, alors qu'il se savait condamné, quelques heures avant son exécution. Une lettre bouleversante, adressée à son épouse, Mélinée et reprise en partie par Louis Aragon dans son poème Strophes pour se souvenir, écrit en hommage au groupe de 23 résistants menés par Missak Manouchian fusillés au Mont Valérien.
Le groupe Feu! Chatterton était également présent pour reprendre magnifiquement L'Affiche rouge de Léo Ferré, chanson tirée des vers du poème d'Aragon. Outre Missak Manouchian et Mélinée, 23 compagnons d'armes, fusillés pour la plupart avec lui le 21 février 1944, entrent aussi de façon symbolique au Panthéon puisque leurs noms seront gravés dans le caveau où le couple va reposer.