Ayant marqué sa prise de fonction par l'impératif de l'autorité restaurée, Laurent Blanc avait fixé un deuxième axe de développement, concernant son très gros chantier - reconstruire l'/une équipe de France : celui du "plaisir" de jouer au football.
Après le tragi-comique mondial tricolore en Afrique du Sud, l'heure est déjà à l'Euro 2012. Le "Président" a communiqué le groupe de 22 joueurs convoqués pour les deux premiers matches des éliminatoires pour le rendez-vous qui se déroulera en Pologne et en Ukraine. un groupe qu'il a dû depuis affiner en convoquant en renforts Réveillère, Cabaye et dernièrement Matuidi pour pallier le forfait de Lassana Diarra et les blessures de Benzema et... Cabaye.
Apès l'encourageant match amical en Norvège (défaite 2 à 1 des Bleus), les joueurs de cette liste remaniée se sont retrouvés lundi à Clairefontaine pour préparer la rencontre face à la Biélorussie, vendredi soir au Stade de France. Les nouveaux représentants des Bleus - en l'occurrence Lloris, Malouda, M'Vila, A. Diarra et Mexès - ont négocié les primes de matches : 10 000 euros en cas de victoire, 5 000 pour un match nul. L'ensemble des joueurs a par ailleurs accepté et signé une charte de "savoir-vivre".
Pour inculquer à ses recrues la culture de la gagne et les "éduquer" de façon à éviter à l'avenir de nouveaux pétages de câble, Laurent Blanc avait annoncé qu'il solliciterait ponctuellement les anciennes gloires, ses amis et anciens coéquipiers de France 98, comme intervenants. Fabien Barthez est gracieusement venu partager son expérience et sa décontraction ; mercredi, c'était au tour de Zinedine Zidane, pour un entraînement tehcnique et ludique. L'envoyé spécial du quotidien L'Equipe au QG des Bleus décrit :
"Footing, toro auquel a pris part Laurent Blanc et tennis-ballon. Les joueurs de l'équipe de France se sont amusés davantage qu'ils ne se sont entraînés (...) Preuve de l'aspect ludique de la séance, Lloris l'a passée en intégralité avec les joueurs de champs, pendant que Carrasso et Mandanda travaillaient sous la houlette de Franck Raviot, l'entraîneur des gardiens (...) Alors que des timides "Zizou" tombaient des tribunes, le volume sonore a grimpé de plusieurs décibels lorsque l'ancien numéro 10 des Bleus, jusque-là spectateur attentif, a rejoint Alain Boghossian et le privilégié Philippe Mexès pour disputer un tennis ballon contre le trio Barthez-Gasset-Blanc. Une scène qui a attisé la curiosité -et sûrement l'envie- de quelques Espoirs (Etienne Capoue, Djamel Bakar et Anthony Modeste) dont l'entraînement se déroulait sur le terrain d'à côté."
Et si Zizou a confié que "remettre les crampons et l'équipement, ça fait tout drôle", Laurent Blanc a dû apprécier, lui qui, quelques heures auparavant, se félicitait de la venue de son copain champion du monde, louant ses qualités de "retraité" : "Techniquement, il est fort, on l'a vu à Nantes [lors du récent match de gala au profit des sinistrés de Xynthia, NDLR]. Ce qu'il fait, c'est exceptionnel. Il a une relation avec le ballon qui est formidable et ça il l'aura toute la vie. C'est beau." La preuve en images ci-dessus.
En parallèle, les développements quasi-scabreux de la mésaventure sud-africaine continuent : après la décision de la commission de discipline de sanctionner quatre joueurs clés (Evra, Anelka, Ribéry et Toulalan), dont Evra a souhaité faire appel, et la polémique née de cette sanction individuelle pour un désastre collectif, Le Point, dans son édition à paraître jeudi 2 septembre, jette un nouveau pavé dans la mare, en révélant la teneur du rapport remis par la mission d'information diligentée après le fiasco de Knysna. Rapport sur lequel la commission de discipline fédérale et la FFF se sont fondées pour décider des sanctions.
Selon Le Point, ledit rapport, dont les "conclusions n'ont jamais été rendues publiques", préconisait de "renvoyer l'ensemble des vingt-trois joueurs devant l'instance disciplinaire", estimant qu'il fallait "oublier l'idée de meneurs ou caïds". Ce même rapport tient également un réquisitoire contre Raymond Domenech, notamment pour sa mauvaise gestion de l'incident Anelka et pour ses "choix non expliqués". Et Le Point de conclure sulfureusement : "on découvre aussi que trois joueurs ont désigné Domenech comme le traître qui a dénoncé Anelka à L'Equipe..."