Le goût des arts coule dans leurs veines. Dans la famille Niney, on connaît bien Pierre, le comédien, évidemment. Mais les parents, un père critique de cinéma professeur à la Fémis et une mère à la tête d'un atelier d'arts plastiques pour enfants, ont également eu deux filles. Marion, dont on ignore pratiquement tout, si ce n'est qu'elle est en charge de la petite enfance à la mairie de l'île d'Yeu. Et Lucie Niney, une talentueuse architecte de 39 ans dont la renommée n'est plus à faire. Et pour cause. Associée à Thibault Marca dans l'agence NeM - qu'elle a créée en 2008 -, elle a été choisie avec son binôme à deux reprises par François Pinault himself pour deux immenses projets.
La Bourse de commerce inaugurée le 22 mai dernier, en collaboration avec le Japonais Tadao Ando, c'était elle ! Diplômée de l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Paris La Villette, Lucie Niney a également élaboré avec son agence une résidence d'artistes en face du Louvre-Lens pour le riche époux de Salma Hayek. "C'est elle qui lançait et organisait les meilleurs jeux, se souvient Pierre Niney, si fier de sa soeur, dans les colonnes du journal Libération. Elle a une forte capacité à visualiser, et ensuite à réaliser les choses, sans être effrayée par le concret. J'ai toujours été bluffé par son énergie communicative."
Née à Boulogne-Billancourt en 1982, Lucie Niney a épousé un confrère architecte. Quant à savoir si ses collaborations avec François Pinault lui ont rempli les poches... le mystère règne. "Ce n'est pas parce qu'il est milliardaire qu'il ne maîtrise pas les dépenses, explique-t-elle, toutefois, au quotidien. Il sait ce que cela coûte de travailler. La journée d'un architecte associé est facturée entre 1000 et 1300 euros, ce sont des prix classiques. Une fois le chantier commencé, quand nous envisagions un surcoût, il fallait en discuter. L'idée n'est pas de dépenser plus qu'il n'en faut, et cette façon de faire nous correspond." Pour découvrir l'étendue de son talent, rendez-vous au plus vite dans le premier arrondissement parisien...
Retrouvez le portrait de Lucie Niney dans le journal Libération du 3 juin 2021.