Hasard du calendrier, Pierre Palmade a entamé la promotion de son autobiographie, Dites à mon père que je suis célèbre (éd. HarperCollins), quelques jours après l'incident qui a défrayé la chronique contre son gré suite à sa garde à vue le 11 avril 2019. Dans ce livre, il parle de lui sans tabou et c'est également ce qu'il fait en interview avec Le Parisien et Le Monde. Abordant le sujet délicat de ses addictions, celles-là même qui l'ont entraîné dans cette nuit qu'il aurait préféré ne pas vivre, il explique sans fard quel rôle elles ont joué dans son vécu de l'homosexualité.
Quand Pierre Palmade débarque à Paris à 20 ans pour se lancer dans le métier du spectacle, il découvre le monde de la nuit. Un milieu dans lequel il est rapidement à la fois sous influence et libéré : "Avec la drogue, je pensais mieux vivre mon homosexualité. A jeun, je ne suis pas à l'aise avec cela. Le premier jour où j'ai pris de la cocaïne, je n'avais plus de jugement sur moi-même, je ne m'en voulais plus d'être homo. Dans les premières années, cela a été comme un 'médicament' contre mon auto-homophobie qui m'aidait à vivre en paix mon intimité, en faisant un bras d'honneur à mon époque bordelaise. Ce n'est que vers l'âge de 30 ans que je comprendrai que ce médicament est un poison, une drogue très sournoise."
J'ai voulu me faire croire que j'étais hétéro
Car Pierre Palmade estime, dans Le Parisien, que son éducation l'a programmé pour être hétéro : "Je n'étais pas préparé et j'en ai ressenti une haine de moi. Alors, j'ai voulu me faire croire que j'étais hétéro, je suis tombé plus tard dans les yeux et le coeur de Véronique Sanson, et d'autres femmes... J'avais besoin de l'illusion d'être hétéro." Sa relation avec la célèbre chanteuse, avec qui elle a été marié de 1995 à 2004, ne s'est pas terminée avec leur divorce et ils ont gardé une belle amitié : "L'union que j'ai eue avec Véronique est vraiment sacrée. Même aujourd'hui le lien que j'ai avec elle est sacré. Je crois qu'on s'aime encore plus que lorsqu'on était mariés." (Le Monde)
Pour Pierre Palmade, le fait de ne pas être né à la bonne époque, à celle où l'homosexualité était taboue, l'a empêché d'être un homme épanoui. Les addictions – la drogue, l'alcool et le sexe – sont un refuge et il en a abusé au point de se décrire comme un "survivant". Cela a "gâché [sa] vie privée" et elles ne lui ont été d'aucune aide pour écrire puisqu'elles altèrent son esprit. A jeun, il en fourmille : la Troupe à Palmade, qui se reforme chaque dernier dimanche du mois au Théâtre de l'Oeuvre à Paris autour d'un invité d'honneur - la première a eu lieu dimanche 28 avril au Théâtre de l'Œuvre avec Muriel Robin -, l'écriture d'une pièce ou un film, la suite du Grand Restaurant pour France 2, jouer en tournée avec Catherine Hiegel dans Le Lien et monter avec elle, pourquoi pas, un Marivaux. Et enfin, le cinéma : "Pourquoi pas ? J'adorerais un joli second rôle." (Le Parisien)
Retrouvez l'intégralité de ces interviews dans Le Monde du 27 avril 2019 et Le Parisien du 29 avril 2019