Après deux semaines de suspension, le procès d'Oscar Pistorius a repris à Pretoria. Un procès qui semble s'éterniser, alors qu'il devait connaître son épilogue le 20 mars dernier. Ce 5 mai, deux témoins sont venus défendre la thèse d'Oscar Pistorius, accusé d'avoir tué volontairement sa compagne, Reeva Steenkamp, quand lui défend la thèse de la méprise.
Après avoir été malmené des jours durant par le procureur Gerrie Nel, qui l'a poussé dans ses contradictions, au point de le faire changer de défense en cours de route, Oscar Pistorius a connu un peu de répit avec l'interrogatoire de deux témoins allant dans son sens. Deux témoins qui furent les premiers sur la scène du crime.
Johan Stander, le gérant du complexe ultrasécurisé dans lequel vivait l'athlète sud-africain, est la première personne qu'Oscar Pistorius a appelée au matin du 14 février 2013, date à laquelle Reeva Steenkamp a trouvé la mort, abattue de quatre balles. Ému au moment de témoigner, il a confié avoir reçu un appel du Sud-Africain à 3h18 le matin même du meurtre. "Oom [oncle, NDLR] Johan, s'il te plaît, s'il te plaît, viens chez moi, j'ai tiré sur Reeva, je croyais que c'était un intrus !", lui a-t-il dit.
Débarqué avec sa fille Carice Viljoen sur les lieux, il a pénétré dans la demeure du champion, la porte étant entrouverte : "Nous avons vu M. Pistorius descendre les escaliers avec Reeva dans ses bras. (...) M. Pistorius a eu l'air soulagé quand il nous a vus. Il était en larmes, demandant de l'aide pour emmener sa victime à l'hôpital. Il criait, il pleurait, il priait..." Et l'homme, bouleversé, de poursuivre : "L'expression de son visage, une expression de tristesse, une expression de douleur, il pleure, il prie. (...) C'est comme s'il était déchiré... brisé, désespéré, implorant... Il fallait voir comment il implorait Dieu pour qu'elle reste en vie !"
Sa fille Carice, arrivée en même temps, a corroboré ses dires : "Il priait pour que Dieu sauve sa vie, et il parlait à Reeva, l'implorant de rester avec lui. Il disait : 'Reste avec moi mon amour, reste avec moi !'" Puis elle a expliqué que l'athlète l'avait "juste regardée", avant de lui dire : "Je croyais que c'était juste un intrus." Pour autant, elle a reconnu ne pas avoir demandé ce qui s'était passé, occupée qu'elle était à tenter de sauver Reeva Steenkamp. En larmes, elle a également confié qu'elle pensait qu'Oscar Pistorius allait se suicider lorsqu'il était remonté à l'étage pour chercher la pièce d'identité de la jeune femme après l'arrivée des secours.
Mais contrairement à la majorité des témoins entendus la première semaine, Carice Viljoen affirme n'avoir pas entendu les cris d'une femme, mais bien ceux d'un homme. "La voix que j'ai entendue, j'en suis sûre, m'a paru être celle d'un homme", a-t-elle affirmé.
De quoi conforter la thèse d'Oscar Pistorius, qui affirme avoir tiré sur Reeva Steenkamp, croyant avoir à faire à un cambrioleur. Une thèse mise à mal par l'accusation, qui assure au contraire que l'athlète handicapé à tué sa compagne de sang-froid.
Officiellement, le verdict devrait être rendu le 16 mai prochain, mais pourrait une nouvelle fois être reporté étant donné l'important nombre de témoins qui doivent encore défiler au tribunal.