Mardi 31 mai, la maire du chic 7e arrondissement de la capitale, Rachida Dati (Les Républicains) portait plainte pour des faits supposés de "harcèlement moral et sexuel" commis entre 2018 et 2020, par le député Gilles Le Gendre (aujourd'hui LREM et ex-président du groupe à l'Assemblée). Un signalement effectué au titre de l'article 40 du code pénal qui contraint toute autorité à dénoncer un délit ou crime dont elle aurait la connaissance. Mais, une semaine plus tard, cela a déjà été classé sans suite ! De quoi rendre furieuse l'élue parisienne.
En effet, comme le rapporte l'AFP le mardi 7 juin, la justice a classé sans suite le courrier que lui avait adressé Rachida Dati mettant en cause Gilles Le Gendre dans des affaires de harcèlement moral et sexuel, selon le parquet de Paris. Pour les faits qualifiés de non-dénonciation de délits ou crimes et de destruction de preuve, son courrier a été classé sans suite faute d'infraction. Quant aux soupçons de harcèlement moral et sexuel, évoqués au sujet de l'ancien président du groupe parlementaire LREM à l'Assemblée nationale, le parquet n'a donné aucune suite en l'état, faute d'avoir reçu une plainte.
Sur Twitter, l'ancienne ministre a réagi à cette décision et elle est furieuse ! "Je m'étonne de ce classement si rapide et sans aucune audition... à la veille d'une réunion publique de @GillesLeGendre en présence de @RichardFerrand, l'un des témoins du dossier ! Des enquêtes ont déjà été ouvertes sans plaintes, sans plaignant, voire avec plaintes préalablement classées. Vous avez dit bizarre ? Avec ce gouvernement Macron, ce n'est plus la parole des femmes que l'on conforte, c'est leur silence ! #paroledefemmes #metoopolitique", a-t-elle écrit sur son compte.
Le signalement de Rachida Dati s'appuyait sur un ancien communiqué syndical de collaborateurs parlementaires et des articles de presse qui dénonçaient "les allégations mensongères" de Gilles Le Gendre, celui-ci ayant affirmé ne pas avoir eu connaissance d'accusations de harcèlement sexuel visant des députés. L'ancienne ministre de la Justice y voyait une non-dénonciation de délit voire de crime. Rachida Dati reprenait en outre des propos de l'ex-député LREM Joachim Son-Forget, accusant l'ex-chef des députés LREM d'être "soupçonné lui-même d'abus sexuels qui (lui) ont été rapportés directement par les victimes présumées".
Gilles Le Gendre qui, à 64 ans, ne compte pas prendre sa retraite et est donc candidat à sa réélection dans la 2e circonscription de Paris, avait fustigé la démarche de Rachida Dati "soutien de l'un de mes concurrents" disait-il dans un communiqué. "Il est facile d'imaginer les motivations de cette témoin de moralité autoproclamée", taclait-il également.
Pour rappel, les élections législatives se tiennent les 12 et 19 juin ; les Français de l'étranger ont déjà commencé à voter et ont notamment balayé Manuel Valls, candidat malheureux de la majorité présidentielle...