Annus horribilis... Rafael Nadal vit une année 2012 dont il se souviendra longtemps.
Vainqueur pour la septième fois de Roland-Garros, le Majorquin vivait une saison exceptionnelle, jouant son meilleur tennis. Mais voilà. Une vieille blessure est venue compromettre la suite de sa saison, et une élimination dramatique et surprise au second tour de Wimbledon a mis un terme aux rêves de Jeux olympiques de la star espagnole.
Après une batterie d'examens pour tenter d'expliquer le mal récurrent qui touchait son genou, le verdict tombait. L'Espagnol était victime du syndrome de Hoffa, une inflammation de la boule graisseuse située à l'arrière du tendon rotulien. Résultat : une cascade de forfaits et un date de retour indéterminée.
Pour la première fois depuis le 28 juin, l'ancien numéro 1 mondial a accepté de rencontrer la presse internationale du côté de Madrid pour se confier sur la période délicate qu'il traverse. Les questions sur sa nouvelle passion pour le poker vite expédiées, L'Équipe est revenu au sujet du moment : l'état de forme du champion et son retour sur les courts...
"Vous me trouvez serein mais sachez que je suis passé par des moments difficiles, explique ainsi Rafael Nadal. Devoir renoncer aux Jeux, à l'honneur d'être le porte-drapeau de mon pays, ça a été très dur. J'étais très, très triste pendant deux semaines." Pourtant, c'est sous-infiltration qu'il avait disputé ses derniers matches, espérant pouvoir tenir avant de devoir renoncer aux JO. Mais Rafa, pourtant habitué à la douleur, a dû renoncer à contre-coeur. "Après Roland-Garros, c'était devenu plus qu'une simple douleur. Je devais réfléchir avant chaque course pour savoir si mon genou allait tenir. Ce n'était pas possible", poursuit-il.
Aujourd'hui, si le physique ne suit pas, le Majorquin de 26 ans apparaît touché moralement, mais toujours affamé de titres, lui qui a souvent fait montre d'une force de caractère à toute épreuve. "Tout le monde dit que le sport est mental. C'est fou, le nombre de gens qui viennent me voir pour me dire : 'Waouh, mentalement, tu es ceci. Waouh, mentalement, tu es cela.' Faudrait pas oublier que pour mettre la balle à ça de la ligne, c'est d'abord technique. Ensuite, c'est physique. La partie mentale ne joue que quand tu arrives à la limite", précise-t-il.
Au cours de l'entretien, le roi de la terre battue explique qu'il tient les surfaces en dur pour responsables de sa blessure, ou tout du moins de son aggravation : "Vous connaissez mon opinion sur les courts en dur. Quel autre sport avec des mouvements sévères se passe sur dur ? Je ne vois pas de matches de foot sur dur. Ni de basket. Voilà, c'est le business qui a gagné." Et Rafael Nadal est visiblement très remonté contre le business : "Parce que c'est plus facile et moins cher de faire des courts en dur que de préparer une bonne terre."
Si Rafael Nadal ne donne aucune date de retour, il laisse en filigrane quelques indices supposant un come-back en début d'année 2013. Et non, l'homme aux 11 titres du Grand Chelem n'est pas découragé. Bien au contraire : "J'aime toujours autant le tennis, j'ai toujours la passion. Je n'ai jamais vu le tennis comme un business. La priorité, c'est le jeu, le terrain."
Alors en attendant, Rafael Nadal s'occupe. Golf, dont il est un joueur assidu, et poker, qu'il pratique à un niveau plus que sérieux, s'étant même attaché les services d'un coach : "C'est vrai, c'est un pro. J'apprends tous les jours. Pour l'instant, je ne joue qu'avec des amis. C'est juste un amusement."
Et si Rafael Nadal mettait à profit ce repos forcé pour fonder une famille avec sa belle Maria Francisca Perello ? "Ce n'est pas le bon moment pour moi. J'ai encore quelques années de carrière", confie-t-il. A condition de retrouver la forme...