A 75 ans et après quelques pépins de santé qui ont sérieusement entamé sa réputation athlétique, le roi Juan Carlos Ier d'Espagne ferait bien de ménager son coeur. Pourtant, le monarque ibérique n'a pas résisté à l'envie de se déplacer au stade Santiago Bernabeu de Madrid, mardi soir, pour apporter son soutien au Real dans sa difficile quête d'une place en finale de Ligue des Champions.
Tandis que son héritier le prince Felipe était en déplacement à Amsterdam, où la princesse Letizia a fait de somptueuses démonstrations de charme, pour l'intronisation du roi Willem-Alexander des Pays-Bas, tandis que son homologue suédois le roi Carl XVI Gustaf célébrait son 67e anniversaire, Juan Carlos Ier regardait un Cristiano Ronaldo en petite forme et ses coéquipiers lutter pour remonter leur handicap du match aller contre le Borussia Dortmund.
Défaits 1-4 en demi-finale aller, disputée en Allemagne, les merengue ont longtemps buté contre la défense germanique avant de trouver pour la première fois la faille à la 83e minute grâce à l'entrée significative de Karim Benzema. Trop tard pour sonner la révolte, et le second but madrilène, missile signé Sergio Ramos à la 88e, n'aura servi qu'à donner encore plus de regrets à la nation merengue, éliminée aux portes de la finale.
Le roi d'Espagne, fan de sport et toujours heureux de recevoir les héros nationaux du ballon rond au palais de la Zarzuela lors de grands succès, pouvait être déçu à l'issue de la rencontre - même s'il a apparemment trouvé matière à rire. Elle lui aura au moins permis de se changer les idées, évitant de penser au procès du scandale Noos touchant sa fille l'infante Cristina et son gendre Iñaki Urdangarin, et à l'éventualité d'une abdication au profit de son fils Felipe après deux ans d'accumulation de scandales...