Avec la nouvelle année vient la traditionnelle promotion de la Légion d'honneur. Pour 2013, tous les athlètes médaillés des Jeux olympiques et paralympiques de Londres ont eu droit à leur citation. Tous sauf trois. Nikola Karabatic et Samuel Honrubia, champions olympiques de handball empêtrés dans une affaire de paris suspects avec leur club de Montpellier, et Renaud Lavillenie, médaillé d'or au saut à la perche.
"Ça me surprend, oui, car je l'apprends dans les médias, confiait hier mercredi 2 janvier le jeune homme dans les colonnes de L'Équipe. C'est une grosse déception de ne pas figurer dans la liste et aussi de l'apprendre comme ça. La Légion d'honneur, c'est... un honneur." Mais qu'a donc fait le premier champion olympique d'athlétisme tricolore depuis 1996 et un certain Jean Galfione pour ne pas recevoir comme les autres sa breloque honorifique ?
À son passif, Renaud Lavillenie a une condamnation judiciaire liée à un accident corporel provoqué au guidon de sa moto en 2007 à Bordeaux, rappelle le quotidien sportif. Conséquences : un enfant victime de plusieurs fractures, quatre mois de prison avec sursis, une lourde amende et une suspension de permis avec inscription au casier judiciaire. Or, la règle est claire : "Nul ne peut être décoré s'il a une condamnation à son casier judiciaire ou s'il se trouve cité dans une procédure en cours", explique-t-on du côté de la chancellerie de la Légion d'honneur.
"Cette procédure n'est plus en cours. Je ne me doutais pas que ça aurait une incidence. Ghani [Ghani Yalouz, le directeur technique national de l'athlétisme, NDLR] m'avait dit après les Jeux que j'aurais la Légion d'honneur en fin d'année", confiait encore un Renaud Lavillenie dépité. Reste une médaille d'or olympique et un palmarès à nul autre pareil.